Shabbat Shalom שבת שלום

Hier soir, un attentat a Tel Aviv, rue Dizengoff, trois blessés dont deux très graves, le terroriste a été éliminé par un passant.
A Beitar Illit, des explosifs découverts à temps dans un bus.
En Samarie, une tentative d’attentat: le terroriste a été éliminé à temps, là encore par un passant, alors qu’il courait, une arme à la main.

Aussi, en espérant nous changer les idées, je voudrais vous presenter la campagne israélienne en fleurs, c’est le printemps.
Le plateau du Golan:

(photo Mishal Ben Rubi)

Tout près du kibboutz Ramot Menashe:

(Photo Yifat Ynuka)

Les iris du Neguev*:

(photo Valeria Feinshtein)

Les amandiers un peu partout,

(Photo Tsipi Eynav)

Les coquelicots*…

(photo Ido Kringel)

et encore d’autres, dans le Neguev:

(photo Ilan Bigan)

Une cigogne dans la région de la Mer Morte:

(photo Nurit Aharon)

C’est aussi notre réalité…

Ce matin, je viens d’entendre Ziv Shilon dont un des amis a été gravement blessé dans l’attentat:

« Je m’y attendais, j’étais sûr que cela allait arriver. C’est un message fort à l’Etat d’Israel et au peuple d’Israel, à tous ceux qui veulent nous diviser: Arrêtez, regardez ce qui se passe ici, nos ennemis nous voient, ils nous connaissent et nous attaquent quand ils nous sentent faibles. C’est leur objectif. Nous devons être unis et ensemble… Nous n’avons pas le droit de nous battre, nous devons parvenir à nous entendre et ne pas être des enfants capricieux, nos ennemis nous regardent…
Trois Israéliens en plus, des dizaines de familles en plus… Nous devons être unis, c’est plus important que tout. Nous pouvons nous entendre sur tout.
Mon ami est un officier de Givati ​​​​qui a servi pendant des années, dans un nombre important d’opérations, chaque fois qu’il était appelé, il venait, prenait son arme, revêtait son uniforme et partait.
Réveillez-vous, les gens donnent leur vie pour ce pays
!

Ce matin, tandis que la ville se réveille, un minyan impromptu sur les lieux de l’attentat:

Je vous souhaite un bon et tranquille shabbat
שבת שלום

A bientôt,

* Iris du Neguev:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/tag/liris-du-neguev/

* Les coquelicots:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2014/02/28/le-sud-en-rouge/

* Ziv Shilon: est un officier Givati qui a perdu son bras au combat en 2012 en combattant contre le ‘Hamas dans la bande de Gaza. Mais il est bien plus que ça:
https://twitter.com/kann_news/status/1512321196167254019


Tu n’assassineras pas ! לא תרצח

Vendredi, un terroriste arabe israélien de Jerusalem, a foncé délibérément sur des gens qui attendaient l’autobus dans le quartier de Ramot. Parmi les morts, deux enfants, deux frères de 6 et 8 ans.

J’ai traduit un texte que la journaliste Sivan Rahav Meir a publié aujourd’hui:
« Deux titres de journaux m’ont sauté aux yeux en même temps:
-Le premier: la délégation israélienne en Turquie a réussi à sauver un garçon de 10 ans qui était coincé sous terre depuis plus de quatre jours.
-Le deuxième: les frères Yaacov-Israel et Asher Mena’hem Paley, assassinés quelques heures avant Shabbat, ont été inhumés aujourd’hui.

Deux titres, deux mondes et un abîme entre eux : alors que des équipes israéliennes voyagent, parfois jusqu’au bout du monde, pour sauver des enfants, ici un terroriste, lui-même père de deux enfants, est parti ce matin-là avec l’intention d’assassiner des enfants juifs, à un arrêt de bus, alors qu’ils étaient en tenue de Shabbat, en route pour un Shabbat familial.

(En haut, les sourires des deux enfants Paley, et en bas, le sauvetage de petit garçon en Turquie. Photo prise sur la page facebook de Sivan Rahav-Meir)


Ce shabbat, nous avons lu les Dix Commandements. Dans les Dix Commandements il est écrit: לא תרצח, Tu n’assassineras pas.
Le texte est brut, il ne donne aucune raison : tu n’assassineras pas ! Rachi, le plus célèbre commentateur de la Torah, Rachi lui-même n’essaye pas d’interpréter ces deux mots: tu n’assassineras pas ! לא תרצח


Dans les classes de Yaacov-Israel et Asher Mena’hem, leurs camarades ont dû réaliser aujourd’hui ce que voulait dire: Tu n’assassineras pas.

Yaakov-Israel et Asher Mena’hem ne reviendront plus en classe. Et le monde entier a besoin d’apprendre la valeur de cette phrase : Tu n’assassineras pas ! »

Il est écrit dans le livre du prophète Yishayahou (26, 21) :


Car, voici l’Eternel qui sort de sa résidence, pour faire expier leurs
méfaits aux habitants du pays : la terre va mettre au jour le sang qui
l’a baignée, et elle ne dérobera plus aux regards les victimes qu’elle a
reçues.
כִּי-הִנֵּה יְהוָה יֹצֵא מִמְּקוֹמוֹ, לִפְקֹד עֲו‍ֹן יֹשֵׁב-הָאָרֶץ עָלָיו;
וְגִלְּתָה הָאָרֶץ אֶת-דָּמֶיהָ, וְלֹא-תְכַסֶּה עוֹד עַל-הֲרוּגֶיהָ.

Nombreux sont ceux qui disent maintenant :N’avons-nous pas assez attendu ?
J’ai entendu ce matin cette expression:


הארץ לא תכסה את דמם
La terre ne recouvrira pas leur sang !

A bientôt,


Shabbat noir שבת שחורה

Ce shabbat, ont eu lieu trois attentats :

Le premier :
Vendredi soir dans le quartier de Neve Yaakov à Jerusalem, le terroriste a tué 7 personnes et en a blessé trois. Il a été éliminé par un civil portant une arme. Dans la tente de deuil, son père a déclaré :
Allah lui a donné un destin de martyr, je veux dire à ceux qui sont assis avec moi – je suis heureux, comme s’il se mariait.

(Site du Yediot Aharonot)

La plus jeune de ses victimes avait 14 ans. Il s’appelait Asher Nathan Morali. Il était sorti après le diner pour rencontrer des amis. Ses parents ont entendu les coups de feu, et ont trouvé leur fils gisant sur le trottoir.
Le couple Nathalie et Elie Mizrahi a été tué au moment où ils sortaient de leur immeuble pour aider les victimes.
Raphael ben Eliahou a été tué devant sa femme qui n’a été épargnée que parce que leur fils l’a fait tomber sur le trottoir en la protégeant de son corps.
Shaoul Hay était le gardien de la synagogue. Il s’y rendait au moment où il a été tué.
Ilya Soshansly avait 26 ans. Il était barman et partait au travail en moto.
Irena Korolova, citoyenne ukrainienne, a également été assassinée lors de l’attentat de Jérusalem. Arrivée en Israël il y a six ans, elle travaillait comme infirmière dans la maison de retraite de Neve Yaakov.

Le deuxième attentat a eu lieu samedi matin dans le quartier de Maalot Ir David, toujours à Jerusalem. Le terroriste a grièvement blessé un père et son fils. Bien que gravement blessé, le jeune homme qui est officier parachutiste a réussi à toucher aux jambes le terroriste et a ainsi évité un carnage. Il est gravement blessé et se trouve à l’hôpital Hadassah. Il se nomme Nadav Hayim ben Irit.

(photo: My Israel)

Le terroriste est âgé de seulement 13 ans. Il était armé d’un pistolet et avait deux chargeurs pleins sur lui. Son jeune âge a fait dire à une des journalistes, Carmela Menashe, que l’éducation familiale ressemblait à celle que donnent les membres de Daesh à leurs enfants. Je me souviens d’un cas similaire*, il y a quelques années: un jeune garçon arabe avait grièvement blessé un enfant juif. J’avais alors publié cette caricature qui m’avait value quelques réflexions outrées de bien-pensants.


Le troisième attentat a eu lieu dans l’après-midi au carrefour Almog dans la vallée du Jourdain. Les deux terroristes n’ont pu tirer qu’une balle car leur arme s’est enrayée. Dans le tweet ci-dessous, le journaliste Hallel Bitton-Rosen explique qu’un des deux terroristes a tiré une balle en direction du restaurant du carrefour Almog mais qu’ils ont réussi à s’enfuir


Dans la soirée une tentative d’attentat à Kedoumim n’a pas réussi. Le terroriste qui rodait dans les buissons a été pris en chasse mais a réussi à s’enfuir.

Cela n’a pas empêché les manifestations contre le projet de loi qui touche aux prérogatives de la Cour Suprême de se tenir comme prévues samedi soir dans les formes habituelles. C’est-à-dire qu’au-delà des contestations politiques acceptables de certains Israéliens sur ce projet de loi, on voyait que d’aucuns brandissaient des drapeaux palestiniens. Ce qui m’a paru inacceptable, particulièrement ce samedi soir.

J’entendais le journaliste Shay Golden à la télévision sur la manifestation qui s’est tenue hier soir à Tel Aviv :


Vous qui manifestez contre la réforme judiciaire vous ne pouviez pas attendre ? Les victimes n’ont pas encore été enterrées, n’avez-vous aucune retenue ?
En ce jour de terreur, brandir le drapeau de l’ennemi et manifester contre le pays. Vous êtes complétement aveuglés par votre haine et vous n’avez aucune empathie pour les victimes et leurs familles.
Vous n’avez pas même pas hésité une seule seconde ? Vous avez perdu toute conscience. Pour moi ceux qui ont manifesté hier soir n’entendent pas le sang de leurs frères assassinés, cela ne les touche pas. N’avez-vous pas pensé une seule seconde : ce soir je reste à la maison ?
Avez-vous pensé au message envoyé à nos ennemis mais aussi à notre peuple ? Nous ne comptons pas à vos yeux ? Vous savez, au moment où vous manifestiez, tous les noms des victimes n’avaient pas été publiés. Toutes les familles n’étaient pas au courant. Nous ne pouvons plus vous croire quand vous expliquez vous soucier du futur de ce pays. Votre intérêt est en fait une posture et non une réalité.
Avez-vous pensé que tous les policiers nécessaires au bon déroulement de la manifestation sont des policiers en moins présents sur les scènes de terreur ?
Vous pouviez attendre quand même un peu, une semaine. Vous savez la shiva* est une coutume de deuil juive…

Sans parler de l’allégresse de nos ennemis victorieux, des Juifs en plein Tel Aviv qui manifestent avec des drapeaux de l’OLP le jour ou 7 de leurs frères ont été assassinés par les organisations terroristes palestiniennes. C’est pour eux une victoire et une raison de plus pour penser qu’ils réussiront à nous mettre en pièces.
Et non, ce n’est pas la minute de silence symbolique que vous avez cru bon d’observer et les quelques bougies qui cacheront les drapeaux noirs anarchistes, les drapeaux palestiniens et les panneaux pleins de haine.
Vous devriez avoir honte, tout simplement.

Voila tout est dit. Je n’ai plus rien à ajouter.

A bientôt,

* Terroriste de treize ans:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2015/10/15/vous-avez-
dit-guerre-de-liberation

*La shiva: semaine de deuil

Les Druzes et l’enlèvement de Tiran Firo

Le 23 novembre, la veille de l’attentat à Jerusalem, a eu lieu un évènement très grave qui est passé presqu’inaperçu en dehors d’Israel.
Voici les faits : Un Druze de Daliyat el Carmel au sud de la Galilée est parti avec ses deux fils à Djenin pour faire réparer sa voiture à moindre prix. Comme je l’ai déjà écrit*, non seulement Djenin est connue pour être un repaire de terroristes, mais surtout elle est interdite aux Israéliens comme toutes les villes de l’Autorité palestinienne.

(Ce panneau se trouve à l’entrée de Bethelem comme à l’entrée de toutes les zones dépendant de l’Autorité palestinienne)

Mais en fait, ne jouons pas sur les mots: Israélien veut dire Juif israélien car les Arabes et les Druzes israéliens vont régulièrement faire leurs courses à Djenin et contribuent pour beaucoup à la prospérité de la ville

Arrivée près de Djenin, la famille Firo a un accident de la route et Tiran, le fils aîné âgé de 18 ans est grièvement blessé. Il est transféré à l’hôpital de Djenin où il est opéré.

C’est alors qu’une bande armée et cagoulée d’une trentaine de terroristes, fait irruption dans l’hôpital, déconnectent le blessé des appareils médicaux devant son père et son petit frère impuissants, et donc l’assassinent ! Ils kidnappent alors son corps et réclament une rançon à Israel ainsi que la libération d’un certain nombre de terroristes. Les Israéliens, les dirigeants palestiniens, les Américains, les Druzes du Liban…tous interviennent pour essayer de récupérer le corps du jeune homme, mais en vain. Pourtant deux jours plus tard le corps est rendu à sa famille. Que s’est-il passé?

Voici une conférence de Mordekhai Kedar* qui lève le voile sur cette affaire:

En voici la traduction:
Il y a deux jours un jeune homme druze israélien a été victime d’un accident de la route et a été transféré à l’hôpital de Djenin. Là bas, une bande d’hommes armés l’a déconnecté des appareils médicaux et l’a donc tué. Nous ne savons pas exactement qui étaient les ravisseurs mais tout fut mis en œuvre pour récupérer le corps de ce jeune homme.
Les parents de ce jeune homme ont déclaré officiellement à la télévision qu’ils ne voulaient pas que l’armée rentre dans Djenin pour leur rapporter le corps de leur fils, ceci pour ne pas mettre la vie de soldats en danger de mort.

En parallèle avec les pourparlers officiels, les Druzes ont fermé l’autoroute 6 quelques heures, déclarant que lorsqu’on kidnappe un citoyen israélien, la vie des autres citoyens ne peut pas suive son cours normal.
Mais surtout, et c’est le plus important: ils ont eux-mêmes kidnappé quelques Arabes de Judée-Samarie et ils ont publié la photo que je vais vous montrer ici (la photo apparait à 2,51 mn du début de la vidéo). Voici ce qui est écrit:
« Oeil pour œil, dent pour dent. Celui qui a commencé est le coupable ainsi que celui qui nous a fait du mal en agissant contre nous avec violence. Comme nous vous l’avons dit lorsque nous vous avons prévenus. Nous avons arrêté un de vos traitres arabes et, Dieu nous en est témoin, si vous ne nous rendez pas le corps d’un des nôtres, la soif de nos lions ne sera pas étanchée! Prenez garde, vous avez été prévenus! »
Qui était le jeune homme que l’on voit à genoux? Je ne le sais pas. Il se peut même qu’il ait été l’un des leurs. Mais les Druzes ont publié cette photo et ont ainsi envoyé un message sur les réseaux sociaux. Comme nous le savons, les réseaux sociaux sont le moyen le plus rapide pour faire passer les messages et celui-ci a été lu par des milliers de gens en quelques minutes.
Et oh merveille! Les terroristes ont rendu le corps sans attendre!

Ceci me rappelle un autre kidnapping, en septembre 2004: Un journaliste druze , Riyad Ali qui était alors journaliste de la première chaine de télévision a été kidnappé par des hommes armés à Gaza qui refusaient toute négociation. Une délégation de Druzes a alors contacté Arafat. Personne ne sait ce que fut leur conversation mais Riyad Ali a été libéré en quelques heures.
Alors j’ai une question pour vous: Comment se fait-il que les négociations officielles n’avaient alors pas marché mais que la conversation entre les Druzes et Arafat avait été décisive?

Mesdames et Messieurs, Welcome to the Middle East!
Il est vrai qu’un gouvernement efficace est une bonne chose et qu’il n’est pas bon que des milices fassent la loi pour régler les différents. Mais au Moyen- Orient, celui qui parle comme un Européen, essaye de se faire comprendre et d’obtenir qu’on fasse ce qu’il demande en négociant, celui-ci passe pour un faible.
Nous sommes au Moyen-Orient! Les Druzes savent comment parler, savent délivrer le message et savent l’exprimer clairement.
Faite attention à cette photo: Les lettres sont de couleur rouge, pas verte ni bleue ni blanche, non ils ont choisi volontairement le rouge et vous comprenez pourquoi. Ils montrent ainsi clairement que si la dépouille de Tiran n’est pas rendue à sa famille: song sang n’étanchera pas la soif des lions druzes.
Ces Druzes sont des gens du Moyen-Orient, ce sont des gens de la région, il la comprennent, ils comprennent l’arabe, ils savent comment parler à leurs voisins musulmans qui les voient pourtant comme des renégats car ils ont abandonné l’islam*.

Mesdames et Messieurs, nous devons en tirer des conclusions:
Au Moyen-Orient, celui qui veut survivre doit savoir parler la langue de l’autre, la langue arabe. C’est une première chose. Vous savez, les kidnappeurs et autres terroristes ne comprennent pas généralement l’anglais, ni le français ni même l’hébreu, sauf ceux qui ont séjourné chez nous en prison. Non ils parlent arabe et la première des choses à faire est de leur parler dans leur langue, avec les expressions qu’ils connaissent, qu’ils comprennent et en voient le sens.
Et oui, il faut être déterminé! Tu dois être celui avec lequel on ne commence pas une querelle, on ne discute pas; on ne kidnappe pas tes gens ni vivants ni morts. Et ils doivent savoir que si quelqu’un le fait, le prix à payer sera très élevé et même plus. Il ne sera pas du tout proportionnel à l’offense.
Toute cette histoire de réaction proportionnelle* à laquelle nous sommes soumis, à cause des décisions de la Cour suprême, c’est la dernière chose que comprend le Moyen-Orient. C’est exactement ce qui brise notre force de dissuasion. La dissuasion ne marche que si la menace du prix à payer n’est pas proportionnelle. C’est seulement lorsqu’ il y a une menace non proportionnelle que l’autre comprend que la réaction lui sera insupportable! C’est pourquoi, je le redis, la réaction se doit d’être non proportionnelle, exactement comme celle des Druzes quand ils menacent de tuer un être vivant pour récupérer une dépouille. Les kidnappeurs l’ont tout à fait compris et c’est pourquoi ils on rendu le corps de Tiran Firo.
Mesdames et Messieurs c’est ça, le Moyen-Orient. Celui qui veut survivre dans cette région doit en comprendre sa culture, doit comprendre comment on conduit des négociations et savoir comment obtenir les résultats espérés. Si vous ne le savez pas, il vaut mieux chercher un autre endroit dans le monde, bien plus reposant, bien plus moderne tranquille que le Moyen-Orient.
Merci aux Druzes pour cette leçon!
Fin de la traduction.

Le monde nous condamne presque quotidiennement et nous exhorte à être de bons enfants*. Mais rêvons un peu: si nous avions agi comme les Druzes, les familles d’Hadar Goldin et de Oron Shaoul auraient récupéré les dépouilles de leurs fils, et Avera Mengistu et Hisham Sayed… auraient recouvre la liberté et leurs familles*.

A bientôt,

* Djenin:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2022/04/21/djenin-ou-ein-ganim/

*Mordekhaï Kedar: orientaliste; professeur à l’Université Bar Ilan

*Les Druzes se réclament de la filiation midianite de Yithro, beau-père de Moshe. Mais ils ont été islamisés au 7 ème siècle et ont retrouvé leur indépendance religieuse vers l’an mille
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2016/02/12/yitro-et-nous/

* Mordekhai Kedar ajoute: Comme je n’ai pas pu interviewer les kidnappeurs, je ne sais pas si c’est grâce aux efforts conjoints des autorités ou grâce à ce message mais ce qui compte c’est que les kidnappeurs ont rendu le corps.

* Et pourtant, nous sommes toujours condamnés pour usage excessif de la force!

* Devons-nous être de bons enfants?
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2016/02/07/devons-nous-etre-de-bons-enfants/

* Hadar Goldin, Oron Shoul, Avera Mengistu et Hisham El Sayed
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2021/05/21/je-crains-les-cessez-le-feu/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2021/04/13/yom-hazikaron-les-disparus-de-tsahal/

Des cafés ouverts le shabbat?

Depuis la création de l’Etat et même avant, les discussions, disputes, anathèmes et autres facéties du même genre sur à peu près tous les sujets, sont monnaie courante parmi nous. Que voulez-vous: un Juif, trois opinions!
Parmi les plus communes se trouve le respect des mitsvot dans l’espace public que demandent certains partis alors que d’autres exigent au contraire l’abandon de principes considérés comme le minimum commun depuis la création de l’état d’Israel.
Cette obligation ou non des mitsvot dans la sphère publique communautaire est une vieille querelle qui dure depuis toujours, d’autant que les communautés de diaspora ont pratiquement toujours eu droit à l’autonomie interne, même en temps de grandes persécutions.

Pierre Lurçat a écrit un remarquable article sur la pensée de Jabotinsky en la matière*. J’en publie cet extrait:
« La première distinction, essentielle, est celle de la sphère privée et de la sphère publique. Le constat que fait Jabotinsky dans son article De la religion est tout aussi valable aujourd’hui qu’à son époque :
Cela fait longtemps que nous aurions dû, nous autres Juifs, réviser notre attitude intellectuelle envers la religion… Une attitude positive envers la religion devra s’exprimer d’une manière différente. Par une manifestation positive, par exemple, lors des assemblées des congrès nationaux, des conférences et des assemblées élues – il faudrait qu’ils s’ouvrent par une cérémonie religieuse – et peu importe que leurs membres soient croyants ou “non croyants”. Car ces démonstrations revêtent une signification plus profonde que la question des croyances individuelles, ou celle des doutes de l’individu”.
En somme, ce que nous dit Jabotinsky est que la religion est plus importante pour la collectivité nationale que pour l’individu. Pourquoi ?
Parce que, explique-t-il: Ce qui compte est la manifestation d’une foi puissante et historique partagée par des milliers de personnes.

Malheureusement aujourd’hui, beaucoup tombent dans le manichéisme pour ou contre. Or en consultant des documents historiques de nos communautés, nous sommes parfois surpris par certaines décisions très nuancées, voire surprenantes, telles que celles qu’on trouve par exemple dans les registres du tribunal rabbinique de Prague* sur l’autorisation d’ouvrir ou non les cafés le shabbat, dans le quartier juif de la ville.


(La synagogue la plus ancienne de Prague, l’Altneushul, dont la construction remonte à 1270)

Comment aborder ce sujet et en discuter a-t il été possible dans une communauté connue pour sa piété?
Apparemment cela ne se fit pas sans discussions. Il y en eu de nombreuses et on peut suivre l’évolution des décisions y afférentes: En 1757, l’interdiction est totale: aucun café ne sera ouvert dans le quartier juif pendant le shabbat. De plus les femmes n’ont même pas le droit de fréquenter les cafés les jours de semaine.
Ensuite peu à peu, au lieu de s’opposer à cette nouvelle mode culturelle qui menace la vie traditionnelle, les rabbins de Prague décident de l’accepter sous conditions: la fréquentation des cafés est interdite au moment des prières, de plus le café doit être servi sans lait ou crème de peur de tenter des consommateurs qui ont sans doute mangé de la viande shabbat à midi, et enfin seuls les consommateurs juifs sont autorisés à les fréquenter. Pourquoi? Parce que si les Juifs devaient payer leur consommation à l’avance, avant shabbat, les consommateurs non-juifs, venus par hasard en passant, la payeraient en consommant, et obligeraient le serveur juif à profaner le shabbat. Quant aux femmes, si elles ne peuvent toujours pas y aller ce jour-là, elles ont la permission de les fréquenter les jours de semaines, mais avant 6h du soir!
Pourquoi ces allègements? Il faut dire que le café était devenu un des délices de shabbat* pour beaucoup de Juifs dont, j’en suis sûre, de nombreux rabbins…

De nombreux registres et carnets des décisions rabbiniques ont survécu à la Shoah et actuellement les Archives Centrales pour l’Histoire du Peuple Juif de la Bibliothèque Nationale en détiennent la plus grande collection au monde. En collaboration avec des universités étrangères, ces deux instituts cherchent à localiser, cataloguer et numériser tous les carnets et registres rabbiniques qui nous sont si précieux pour connaitre la vie quotidienne des communautés juives anéanties. Et c’est ainsi que le 20 juin dernier, la Bibliothèque Nationale a organisé un événement international sur ce sujet, avec la participation d’experts du monde entier, y compris une conférence de Maoz Kahana* sur les cafés de Prague et leur ouverture le shabbat.

Et maintenant? Les cafés sont-ils ouverts shabbat ou non? Tout dépend de l’endroit.
Mais la culture du café est bien présente en Israel bien qu’elle ait connu de nombreux bouleversements avec les années. Avant les premières aliyot, les gens buvaient du café bédouin (ou turc) chez eux ou dans des cafés arabes.

(Un café arabe à Yafo en 1911)

Le premier café européen en Eretz Israel a été établi au 19ème siècle dans la colonie allemande* de Haïfa. Dans les décennies suivantes, les immigrants juifs d’Europe ont continué à développer cette industrie, apportant avec eux le café au lait, le strudel à la crème fouettée, les serveurs vêtus de chemises blanches et de nœuds papillon, les thés dansants…

(Café sur la plage de Tel Aviv au milieu des années 30. Photo Les archives sionistes)

Et bien sûr, les journaux, les causeries culturelles et les débats intellectuels autour d’un verre. Dans les grandes villes, des cafés cossus sont devenus le lieu privilégié de la cuture bohème et intellectuelle.

(Le célèbre café Atara à Jerusalem en 1952. Il était alors éclairé avec des lampes à pétrole. Photo: Les archives sionistes)

Dans les villes de développement, ils n’étaient souvent que de petites cabanes où ne servait que du café noir et de l’arak.

(le Café Alyia: un café construit par et pour des nouveaux immigrants à Pardes Hanna en 1951)

L’histoire des cafés en Israel est en fait à l’image de l’histoire de l’immigration sioniste.

Hier, j’ai écrit cet article d’une traite pour oublier l’actualité au moins pour un moment: deux attentats à 7 heure du matin à Jerusalem, le premier à une station de bus à l’entrée de la ville et le deuxième à une autre station de bus dans le quartier de Ramot. Deux attentats avec des sacs d’explosifs remplis de clous et actionnés à distance. Ils ont fait une vingtaine de blessés, dont un dans un état critique et un mort, Arye Shtzupak, un lycéen de 16 ans qui partait à l’ecole.


En entendant les détails à la radio alors que j’essayais d’avancer sur le boulevard Begin les ambulances, motos de MADA* et les blindés de MAGAV* se faufilaient avec peine dans les bouchons et je me souvenais de l’intifada d’il y a 20 ans lorsque les bus explosaient avec le même genre d’engin…

A bientôt,

*L’article de Pierre Lurcat:
https://mabatim.info/2021/09/04/israel-etat-et-religion-en-quoi-la-pensee-de-jabotinsky-est-elle-pertinente-aujourdhui/


*Les registres du tribunal rabbinique de Prague sont aujourd’hui conservés au Musée juif de Prague


*Délices de shabbat ou oneg shabbat est un rassemblement organisé le samedi après-midi et généralement marqué par des discussions et des chants communautaires, et accompagné de gateaux ou autres délicatesses. Ce fut aussi le nom de code d’un groupe d’archivistes dirigé par l’historien Emanuel Ringelblum dans le ghetto de Varsovie avant sa liquidation
https://fr.wikipedia.org/wiki/Oyneg_Shabbos

*Les colonies allemandes: Villages ou quartiers fondés au 19 ème siècle par des protestants allemands, le Templiers:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2015/11/13/les-nazis-en-palestine-dans-les-annees-30/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2015/01/02/une-autre-bethlehem/


*Maoz Kahana est professeur d’histoire juive à l’Université de Tel Aviv. pour ceux qui comprennent l’hébreu:
https://www.tau.ac.il/profile/maozk

*MADA: Maguen David Adom, l’équivalent de la Croix Rouge et MAGAV: une unité militarisée de garde-frontières fondée en 1953 dépendant de la police d’Israel.

A bientôt,

Les Bithonistim הבטחוניסתים

Si je devais planter le décor de notre vie quotidienne, je peindrais sur une grande toile des éclats de lumière, des senteurs de la terre après le premier Yore*, des rires entremêlés d’inquiétude et surgissant parmi eux les mots בטחון (bita’hon) – sécurité – et בטחוני (bit’honi), sécuritaire, tant nous faisons face aux menaces et attaques quotidiennes de Juifs par des Arabes israéliens, mais aussi face aux attentats presque quotidiens…
Et puis, en toile de fond, j’ajouterais l’inquiétude que provoquent l’accord sur le gaz, l’Iran et maintenant des lendemains d’élections qui nous font espérer et craindre à la fois…

Et donc, pour me changer les idées je me suis penchée sur l’histoire de la racine ב.ט.ח, B.T.’H qui a donné le mot בטחון (bita’hon)
-sécurité- et ses dérivés. Je l’ai cherchée dans le Tanakh et me suis demandé si elle pouvait comme bien d’autres racines nous faire découvrir d’autres horizons.
Dans son entendement courant, le mot בטחון (bita’hon) -sécurité, confiance*-, est associé à la force, à une position sûre et stable loin de tout danger et à la sérénité qui en découle.

comme l’écrivait le prophète Mikha-Michée:

Chacun sera assis sous sa vigne et sous son figuier,

וְיָשְׁבוּ, אִישׁ תַּחַת גַּפְנוֹ וְתַחַת תְּאֵנָתוֹ


Mais voici que dans le livre des Proverbes -Mishlei- , il est écrit:

Le sage craint et évite le mal; le sot se laisse entraîner et se croit en sureté
חָכָם יָרֵא וְסָר מֵרָע – וּכְסִיל מִתְעַבֵּר וּבוֹטֵחַ

L’auteur oppose le sage et le sot qui se laisse entrainer. Pourquoi donc le traducteur du rabbinat rajoute-t-il se croit qui ne figure pas dans le texte originel? Pourquoi ne traduit-il pas tout simplement est en sécurité? C’est que sans le verbe se croit, non seulement la phrase ne voudrait rien dire mais qu’en plus, le traducteur a évidemment lu Rashi*. Il sait que la racine de ce verbe, בטח B.T.’H, être sûr, avoir confiance, signifie aussi tomber.
Et comme Rashi lui-même tient à nous donner des preuves de ce qu’il avance, il va les chercher dans ces versets du livre du prophète Jérémie, d’où il ressort que B.T.’H בטח signifie aussi tomber par terre.
En effet il y est écrit:

Si, luttant de vitesse avec des piétons, ils arrivent à te fatiguer, comment rivaliserais-tu avec des coursiers? Si tu tombes (alors que tu vis) dans un pays paisible, que feras-tu dans les fourrés (région sauvage) du Jourdain?
כִּי אֶת רַגְלִים רַצְתָּה וַיַּלְאוּךָ, וְאֵיךְ תְּתַחֲרֶה אֶת הַסּוּסִים? וּבְאֶרֶץ שָׁלוֹם אַתָּה בוֹטֵחַ, וְאֵיךְ תַּעֲשֶׂה בִּגְאוֹן הַיַּרְדֵּן? ».

(Le Jourdain en Galilée, photo Yonathan Yacobson, Massa A’her)

Cherchons encore:
Bien des années après que le roi Salomon ait fini d’écrire du livre de Mishlé, Jerusalem est alors assiégée par l’Assyrie. Les Assyriens semblent vainqueurs. Le général assyrien Ravshake* se tient aux portes de la ville.

(Soldats juifs écoutant le discours de Ravshake devant les murs de Jerusalem,
détail d’une exposition au musée de la Tour de David)

Il tient un long discours aux Yerushalmim*. Son but est de saper la confiance du peuple et de le persuader d’ouvrir les portes de la ville sans effusion de sang. Il essaie donc de les convaincre que l’Assyrie gagnera parce qu’ils ne peuvent pas compter sur leur force militaire et qu’ils ne peuvent espérer d’aide ni de l’Égypte ni de Dieu.
Ah oui, tu fais confiance à ce roseau brisé, l’Egypte, qui, lorsque quelqu’un s’y appuie, pénètre dans la main et la transperce! Car tel est Pharaon, roi d’Egypte, pour tous ceux qui se fient à lui
(2 rois 18 21).
עַתָּה הִנֵּה בָטַחְתָּ לְּךָ עַל-מִשְׁעֶנֶת הַקָּנֶה הָרָצוּץ הַזֶּה, עַל-מִצְרַיִם, אֲשֶׁר יִסָּמֵךְ אִישׁ עָלָיו, וּבָא בְכַפּוֹ וּנְקָבָהּ; כֵּן פַּרְעֹה מֶלֶךְ-מִצְרַיִם, לְכָל-הַבֹּטְחִים עָלָיו

Là, il s’agit bien de confiance mais d’une confiance mal placée dans un Pharaon semblable à un scorpion. La racine B.T.’H t’appuyer sur, avoir confiance, est aussitôt suivie de l’expression roseau brisé pour que les Juifs doutent du soutien de l’Egypte et que, ce faisant, cela cause leur chute.
Et Ravshake qui connait bien le contexte politique et religieux aussitôt ajoute:

Vous me répliquerez peut-être: « Nous mettons notre confiance dans l’Eternel, notre Dieu!« 
וְכִי-תֹאמְרוּן אֵלַי, אֶל-יְהוָה אֱלֹהֵינוּ בָּטָחְנוּ

Il espère ainsi tourner en dérision leur confiance en Dieu car là encore, selon Ravshake, la confiance en Dieu mal placée, causera leur perte.

Mais n’est-ce pas ce Dieu dont ‘Hizkiahou – Ezéchias a fait disparaître les hauts-lieux et les autels en prescrivant aux gens de Juda et de Jérusalem de ne se prosterner que devant cet autel, à Jérusalem? 
הֲלוֹא-הוּא, אֲשֶׁר הֵסִיר חִזְקִיָּהוּ אֶת-בָּמֹתָיו וְאֶת-מִזְבְּחֹתָיו, וַיֹּאמֶר לִיהוּדָה וְלִירוּשָׁלִַם, לִפְנֵי הַמִּזְבֵּחַ הַזֶּה תִּשְׁתַּחֲווּ בִּירוּשָׁלִָם

Aussi l’académie de la langue hébraïque émet l’idée que le mot confiance, sécurité, ne viendrait pas de la racine B.T.’H בטח mais d’une autre, la racine T.’H טח qui veut dire tomber, mettre à terre!
La racine B.T.’H n’en serait donc pas une, mais en fait un composé de deux mots: la préposition B ב à laquelle s’ajoute la racine T.’H טח. Elle signifierait donc en sécurité autant que en tombant!
Certains linguistes rajoutent: Bien qu’en hébreu, on appelle la pastèque אבטיח -avatia’h- de la racine בטח, B.T.’H, il s’agit bien cependant de la racine T.’H et non pas B.T.’H et nous apprennent que la racine T.’H elle aussi signifie tomber ou être à terre dans d’autres langues sémitiques, d’où le nom arabe de Tikhe’ha pour la pastèque, fruit qui pousse par terre et non pas sur un arbre.
Bref, notre sécurité est parfois bien remise en question!

Depuis quelques années, il semble que les Israéliens retournent vers les fondamentaux du sionisme ou plutôt s’éloignent des convictions des post-sionistes. Les initiatives en faveur d’un renouveau sioniste se multiplient et des mouvements comme Im Tirtsou ou Hashomer ha’hadash* se renforcent. Il en est de même pour le groupe des בטחוניסתים (Bithonistim)* dont le nom vient evidemment de la racine בטח B.T.’H. C’est un mouvement d’environ 16.000 officiers de réserve et agents dans toutes les branches des forces de sécurité qui se présente ainsi:
Nous sommes des officiers, des soldats et des citoyens qui ont pris sur eux la tâche d’assurer la sécurité de l’état d’Israel depuis des générations.
Pour nous, la sécurité de l’état d’Israel ne va pas de soi.
Et donc, nous travaillons pour assurer les conditions de sécurité necessaires pour protéger l’existence de l’état d’Israel en tant qu’état-nation du peuple juif et ceci pour les générations futures. Nous travaillons à formuler et à maintenir une politique de sécurité ordonnée, basée sur la connaissance de la réalité et des menaces qui nous entourent et sur la compréhension du fait que les besoins sécuritaires d’Israel sont à la base de son existence en tant qu’État juif et démocratique.

Le mouvement des Bithonistim a été fondé par de hauts responsables des services de sécurité qui croient en la voie sioniste et sa vérité fondamentale partagée par la plupart des Israéliens : la sécurité d’Israel doit reposer sur sa capacité à se défendre par lui-même et à empêcher activement le développement de menaces. Le mouvement n’est pas hiérarchisé et est heureusement et également ouvert à toute personne qui s’identifie à lui et agit à la lumière de ces valeurs, sans distinction de religion, de race, de sexe, de rang ou de toute autre différence*.
Et voici notre vision:
La mise en place d’un vaste mouvement sioniste dont le but est de placer la sécurité d’Israel au sommet de l’ordre des priorités nationales, de manière à garantir la liberté et la souveraineté du peuple juif dans son pays pour des générations.
La concrétisation de cette vision nécessite la mise en place d’un large mouvement mené par des femmes et des hommes, des commandants issus de toutes les branches des services de sécurité, des chercheurs, des intellectuels et des citoyens de tout horizon de la société israélienne. Un mouvement qui affirmera haut et fort que la sécurité d’Israël est ce qui devrait dicter la politique de l’État d’Israel. Nous ferons entendre notre voix en Israel et à l’étranger
, que ce soit devant un large public ou devant des décideurs

Avez-vous oublié? Seulement 74 ans ont passé depuis la proclamation de l’état d’Israel et déjà certains ont oublié pourquoi ils sont ici, comment cela s’est terminé la dernière fois, et maintenant que nous avons ressuscité, ils ont oublié le prix à payer pour notre patrie, la sueur, les larmes et le sang, ils ont oublié ceux qui ont répondu présents à l’appel, oublié ceux qui tombèrent, des familles, des enfants, oublié les pionniers, la fierté, la maison, ils ont oublié qui est ami et qui est ennemi, oublié la souveraineté, oublié le drapeau, l’estime de soi, et le pire, oublié la vision d’Herzl.
Nous, nous n’avons pas oublié! Et vous, avez-vous oublié?
Nous Habithonistim, les protecteurs d’Israel, officiers combattants, nous sommes ici pour assurer qu’Israel s’épanouira et que la flamme du sionisme brulera pour les générations à venir.

Pendant que j’écris ces lignes, des dépêches nous informent qu’un attentat supplémentaire a eu lieu à Ariel. Il y a plusieurs blessés graves et trois morts: Tamir Avishay, 50 ans, Moti Ashkenazi, 59 ans et Mikhail Ladiguin, 35 ans.

Il est vraiment nécessaire que nous tous ici réalisions qui est notre ennemi et que nous en tirions les consequences.



A bientôt,

* On parle aussi de בטחון עצמי (bita’hon atzmi): la confiance en soi

* Le Yore: Nom donné aux premières pluies après Soukot.

* Les Yerushalmim:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2014/03/02/nous-les-yerushalmim/

* Le discours de Ravshake: Il s’agit d’un discours prononcé par le général en chef de l’armée de Sennacherib en l’an 701 avant l’ère chrétienne. Le mot Ravshake désigne sans doute un titre et non pas son nom propre. La campagne de San’herib (Sennacherib) qui avait bien commencé, se soldera par un échec cuisant. Les Assyriens n’arriveront pas à prendre Jerusalem. Comme il est écrit dans le livre des Rois: Cette nuit-là, l’ange de l’Éternel sortit et frappa dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes. Et quand on se leva le matin, voici, c’étaient tous des corps morts. Alors San’herib, roi d’Assyrie, leva son camp, partit et s’en retourna; et il resta à Ninive (2 Rois 19, 35 et 36).
Sur la campagne de San’herib:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2014/01/31/les-torches-de-lakhish-et-dazeka/

* Habithonistim:
https://idsf.org.il/en/

* Im Tirtsou:
Littéralement « Si vous le voulez » est une association étudiante israélienne dont le but est de défendre et promouvoir les valeurs du sionisme. Son nom se réfère à la célèbre phrase de Herzl « אם תרצו, אין זו אגדה » (Im Tirtzou ein zo aggada) Si vous le voulez, ce ne sera pas une légende, par laquelle Herzl faisait allusion à la création d’un état juif .

* Hashomer ha’hadash ou Le jeune garde est une organisation sociale éducative et sioniste créée en 2007 par un groupe de bénévoles pour protéger les terres du pays tout en aidant et en responsabilisant les agriculteurs et les organismes d’application, en plus de connecter les citoyens et les jeunes à la terre, à l’amour de la terre et à une identité sioniste. Les actions d’aide et de connexion se font par le biais d’un volontariat agricole diversifié aux côtés d’activités pédagogiques dont les piliers sont les valeurs de travail acharné, de caution mutuelle, de courage civique et d’amour de la terre.
Mes articles tagues hashomer ha’hadash:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2013/05/20/les-shinshinim/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2021/08/23/un-terrorisme-occulte-les-incendies/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2022/01/18/que-se-passe-t-il-dans-le-neguev/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2022/03/30/le-terrorisme-arabe-israelien-un-phenomene-nouveau/

*Et à ce sujet, je voudrais ajouter ce que j’ai entendu du colonel de réserve Amir Avivi, l’un des bit’honistime: 10 % des bit’honistim sont des druzes et des bédouins qui ont servi dans l’armée car ils souffrent eux aussi de la violence des groupes armés qui mélangent banditisme et terrorisme et sèment la terreur dans les villages et les quartier musulmans:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2022/06/28/les-raisons-de-la-violence-interne-dans-la-societe-arabe-israelienne/

Les nazis n’habitent pas loin de chez moi!

De 1947 à aujourd’hui, Israël a commis 50 massacres dans 50 villes palestiniennes (…) 50 massacres, 50 holocaustes et encore aujourd’hui il y a chaque jour des morts causées par l’armée israélienne.

Voici ce qu’a déclaré le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas. Abbas a fait ces remarques incendiaires après qu’on lui ait demandé, en tant que dirigeant palestinien, s’il prévoyait de présenter des excuses auprès d’Israel et de l’Allemagne, pour l’attentat de 1972 lors des Jeux olympiques de Munich. Pendant ces Jeux Olympiques, le groupe terroriste palestinien « Septembre noir », qui était lié au parti Fatah dirigé par les terroristes Yasser Arafat et Mahmoud Abbas, avaient attaqué les athlètes israéliens dans le village olympique, les avaient assassinés et avaient même émasculé l’haltérophile Joseph Romano*.
Si le responsable de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Mohammed Oudeh (ou Abu Daoud) a déclaré dans son autobiographie être le cerveau de cet attentat , il a nommé Mahmoud Abbas comme étant celui qui l’a financée.

De plus, le lien entre le groupe Septembre noir et le Fatah a été reconnu dans un télégramme du 13 mars 1973 que le Secrétaire d’État américain William Rogers a envoyé aux ambassades américaines dans le monde. Le télégramme faisait allusion à un dossier de renseignement préparé par le Département d’Etat et la CIA qui déclarait : « L’Organisation de septembre noir (BSO) est un terme générique pour les opérations terroristes du Fatah exécutées par l’organisation de renseignement du Fatah. . . . Les fonds, les installations et le personnel du Fatah sont utilisés dans ces opérations. À toutes fins utiles, aucune distinction significative ne peut désormais être faite entre le BSO et le Fatah.

Ces jours derniers en Allemagne, Mahmoud Abbas a une fois de plus vomi son antisémitisme.
Mais les dirigeants internationaux ont-ils sérieusement fait part de leur dégout et de leur indignation?
Le chancelier allemand?
Olaf Schultz a écouté sans broncher les mensonges de Mahmoud Abbas, à part une légère grimace. A quoi pensait-il à ce moment? A son prochain week-end en Bavière? Ou bien à sa liste de courses?
Il a fallu un tollé au Parlement allemand pour qu’enfin il s’exprime après qu’un des députés, Armin Laschet, ait déclaré dans un tweet:
Le chef de l’OLP aurait gagné la sympathie s’il avait présenté ses excuses pour l’attaque terroriste contre des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich en 1972. Accuser Israël de « 50 holocaustes » est plutôt le discours le plus dégoûtant jamais entendu à la chancellerie allemande
Otto Schultz a alors dû se resigner à dire que les mots employés ne décrivaient pas bien la situation, et enfin, il accepté ensuite d’ajouter qu’il était profondément indigné.

Je suis profondément indigné par les déclarations indicibles du président palestinien Mahmoud Abbas. Pour nous, Allemands en particulier, toute relativisation de l’Holocauste est intolérable et inacceptable. Je condamne toute tentative de nier les crimes de l’Holocauste

C’était vraiment le service minimum!
Les journaux français ont tous titré : Israel et l’Allemagne condamnent les propos de Mahmoud Abbas. Pourquoi seulement Israel et l’Allemagne? Eux non? Pour que le lecteur plus ou moins attentif se dise Bof! Encore une histoire de Juifs?
Heureusement, l’ancienne Miss Irak, Sarah Idan, refugiée aux USA a elle aussi tweeté : Mahmoud Abbas a également accusé Israël d’avoir commis « 50 holocaustes » contre les Palestiniens. Oui, vous avez bien entendu. 50 Holocaustes. Comprenez que votre cause repose sur un mensonge.
Il est sûr que l’ancienne Miss Irak n’a aucun poids politique mais ça fait quand même plaisir!

Mais qui est donc Mahmoud Abbas, terroriste propre sur lui?
Il est né en 1948 à Tsfat (Safed) en Galilée mais a grandi en Syrie où il a pu aller dans les meilleures écoles du régime Baas, affilié à Moscou. C’est aussi à Moscou qu’il a publié sa thèse de doctorat intitulée « La connexion entre les nazis et les dirigeants sionistes (1933-1945) ».
Assuré qu’elle deviendrait un best-seller, Mahmoud Abbas l’a republiée en Jordanie en 1984 et elle est disponible aujourd’hui sur le site internet officiel de l’Autorité palestinienne et de l’Organisation de libération de la Palestine.

(Couverture du livre en arabe, site du Yediot Aharonot)

Les Soviétiques ont accepté son manuscrit comme thèse de doctorat, bien que ses recherches ne contiennent que très peu de références et que les noms d’auteurs occidentaux ne soient même pas correctement orthographiés. Il faut dire que pour les dirigeants soviétiques, cette thèse était une aubaine car ils pouvaient ainsi justifier leur politique antisioniste-antisémite.
Dans sa thèse, Mahmoud Abbas soutient que l’intérêt du mouvement sioniste consistait à ne pas chercher à sauver les Juifs durant la guerre afin d’augmenter le nombre de morts et d’obtenir de ce fait de plus grandes compensations après la guerre . Il soutient aussi que le nazisme et le sionisme sont les deux faces d’une même idéologie car tous deux défendent l’idée d’une race pure.
En fait rien de nouveau dans sa thèse.
En 1930, le nazi Alfred Rosenberg avait déjà publié Le Mythe du 20ème siècle, un ouvrage qui tente de réduire l’histoire à une lutte de races et de démontrer la supériorité des Allemands sur les autres peuples. Bien plus tard, l’auteur antisémite Roger Garaudy utilisera le même argument pour montrer cette collusion et écrira: C’est sur cette idéologie de la race, qui leur était commune avec les nazis, que les dirigeants sionistes allemands entreprirent de négocier avec les Hitlériens.
En fait, la thèse de Mahmoud Abbas est une resucée des thèses antisémites classiques: Nous, les Juifs, nous dominons le monde dont nous accaparons la richesse, Israel est un QG du complot sioniste, la Shoah n’a pas existée mais elle a eu lieu (!) à cause de notre conduite innommable. Il n’y a eu presque pas de morts et nous avons amplifié les chiffres pour recevoir plus d’argent en compensation. Et il ajoute évidemment qu’il n’y avait pas d’antisémitisme dans le monde arabe*.
C’est ainsi que cette thèse figure sur le catalogue de la Vieille Taupe, haut-lieu des négationnistes français d’autant plus qu’Abbas y cite le meilleur et le plus sérieux spécialiste Faurisson de nombreuses fois pour appuyer ses dires. C’est que Faurisson a bonne presse dans les pays arabes* et surtout dans ceux qui ont recyclé nombre de nazis en leur donnant de hautes responsabilités dans leurs services de sécurité. Ainsi, le journal jordanien Al-Dustur écrit que  l’éminent historien  français, R. Faurisson, réfute catégoriquement et avec instance, dans une analyse scientifique claire avec des preuves irréfutables, l’existence des chambres à gaz et des fours crématoires pour brûler les cadavres. C’est une légende majeure que les Juifs ont créée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et que les médias alliés ont soutenue et diffusée.

Sur ces trois graphiques ci-dessous, il est possible de constater les évolutions de la population juive en Europe entre 1933 et 1945, l’épuration de la population juive dans les pays arobes entre 1948 et 2012 et l’évolution de la population palestinienne entre 1967 et 2012. Abbas connait ces chiffres qui démentent clairement ses affirmations propagandistes.

Mahmoud Abbas n’est que l’un des nombreux leaders antisémites du monde arabe qui continue à diffuser ces thèses. Et le monde dit libre ne bouge pas, détourne le regard.
Elie Wiesel disait: J’ai juré de ne jamais me taire quand des être humains endurent la souffrance et l’humiliation, où que ce soit. Nous devons toujours prendre parti. La neutralité aide l’oppresseur, jamais la victime. Le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté.
Mais avec les thèses négationnistes de Mahmoud Abbas et de ses amis, il ne s’agit plus seulement de soit se taire, soit parler, il s’agit d’un combat bien plus complexe puisque nous sommes totalement dans l’inversion des valeurs.
Mahmoud Abbas et ses pairs sont antisémites. Soit! Mais le silence à peine gêné des démocraties, qui se targuent de transmettre des valeurs morales, me surprend toujours. Non seulement, un terroriste comme Abbas peut raconter ce qu’il veut devant le Parlement allemand ou ailleurs, nous accuser de 50 holocaustes, dire qu’Israel est un pays où règne l’apartheid*. Le monde l’ecoute, presque sans piper mot et laisse ces mêmes thèses se propager dans les organisations internationales comme l’UNICEF;* Amnesty International, Human Rights Watch…
Il est vrai que depuis environ une soixantaine d’années, l’inversion de la vérité et de la réalité a été l’une des méthodes de propagande préférées des adversaires d’Israel. L’une de ses expressions les plus fréquentes a été l’accusation selon laquelle le peuple juif, victime des nazis, est devenu le nouveau nazi, agresseur et oppresseur des Arabes palestiniens. Les observateurs contemporains ont identifié cette méthode et l’ont décrite comme une « inversion de la réalité », une « astuce de confiance intellectuelle », « l’inversion de la responsabilité morale » ou une « logique tordue ». Parce que les ennemis d’Israël ont, pendant près d’un demi-siècle, répété de telles diffamations sans être contestés, ils ont progressivement gagné en crédibilité.
Il est vrai qu’après la chute de l’Union Soviétique et la dissolution du bloc de l’Est (1989-1991), on avait le sentiment que le monde était au seuil d’une nouvelle ère démocratique. Et avec la signature des accords d’Oslo (13 septembre 1993), beaucoup pensaient en fait que la propagande anti-israélienne cesserait. Le déni a peut-être joué un rôle, car la persistance d’une intense agitation anti-israélienne et antisémite représentait une « information gênante ». Attirer l’attention sur le problème devenait politiquement incorrect et parfois dangereux pour ceux qui souhaitaient progresser dans le monde académique.

Comme nos dirigeants étaient naïfs!
La propagande n’a pas cessé car en fait, elle ne dépend pas de ce que nous faisons mais de ce que nous sommes. Exactement comme dans pendant le troisième Reich, les Juifs étaient tués non pas à cause de leur religion (certains étaient même convertis au christianisme!), non pas à cause de leurs idées politiques ou de leurs richesses, ils l’étaient parce qu’ils étaient Juifs un point c’est tout!

Quant à Mahmoud Abbas, il a été accueilli avec enthousiasme à son retour d’Allemagne. Sur le site infos-israel.news*:
L’agence de presse officielle palestinienne Wafa rapporte: Notre peuple palestinien a reçu le président Mahmoud Abbas, ce soir, jeudi, avec une immense et solennelle réception, alors que les masses palestiniennes faisaient demi-tour aux abords de la route que le président a empruntée près de l’entrée nord de la ville d’Al-Bireh, revenant d’une visite officielle en Allemagne, pour confirmer ses positions qui ont été confirmées lors de son voyage, qui reflètent les aspirations et les rêves de notre peuple*…
Le secrétaire du Conseil révolutionnaire du mouvement Fatah, Majid Al-Fatiani, a déclaré que cette réception est une manifestation de loyauté envers Abou Mazen, qui a porté le message du peuple palestinien, ses préoccupations et son histoire avec toute l’audace et le courage, armé de la volonté du peuple et la mémoire nationale palestinienne, encore pleine de la criminalité sioniste. Il a poursuivi : Pourquoi les Israéliens sont-ils en colère ? Avons-nous été complices de leurs massacres ? Au contraire, ce sont eux qui nous ont noyés dans notre sang dans des dizaines de massacres en 74 ans.
Il a ajouté :  Le président a dit la vérité et l’a confrontée au monde 
À son tour, le secrétaire du mouvement Fatah à Ramallah, Muwaffaq Sahweil, a déclaré que le rassemblement est venu confirmer que tout ce que le président a déclaré dans son discours, ses déclarations et ses positions représentent le peuple palestinien

Oui, actuellement, les Palestiniens sont victimes d’apartheid, l’apartheid palestinien: 800 000 Arabes palestiniens sont détenus dans 27 camps dits de « réfugiés ». 600 000 dans 8 camps contrôlés par le Hamas à Gaza et 200 000 en Judée et Samarie. Ils végètent dans 19 camps contrôlés par l’OLP (Fata’h). L’ONU, le Hamas et le Fata’h refusent de réinstaller les populations de leurs camps d’apartheid dans les villages et les villes que le Fata’h contrôle en Judée-Samarie depuis 1995 et dans les zones contrôlées par le Hamas à Gaza depuis 2007. Et ceci sans parler de l’apartheid pratique à leur égard dans les pays arabes du Moyen-Orient.

(Collaboration entre le Fata’h, le ‘Hamas et les organisations internationales. Dry Bones)

Au cas ou vous auriez encore des doutes…

(Photo prise par Amihai Stein à Beit Umar, près de Hebron)

Alors, à ceux qui nous somment de faire la paix:
Avec qui pourrions nous négocier une paix ? Avec le Jihad islamique, le Hamas, l’Autorité palestinienne qui ne rêvent que de la destruction de notre pays ?
Les partisans de l’accord d’Oslo n’ont toujours pas répondu à cette question.

A bientôt,

* Sur l’attentat de Munich et la cruauté des terroristes:
https://www.nytimes.com/2015/12/02/sports/long-hidden-details-reveal-cruelty-of-1972-munich-attackers.html

*Plus tard dans les années 70 un soi-disant historien est-allemand, Polken, publiera un article dans le Journal of Palestine Studies un article retentissant intitulé « Les contacts secrets : le sionisme et l’Allemagne nazie, 1933-1941 », article dont le titre est très proche du livre de Mahmoud Abbas…

*Ce qu’on trouve dans les manuels scolaires palestiniens:
http://www.juif.org/antisemitisme-juif/241122,pas-seulement-un-lapsus-les-manuels-palestiniens-regorgent-de.php

*Sur les salaires des terroristes:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2019/02/14/terroriste-ca-paye-bien/

*Source infos-israel.news:
https://infos-israel.news/les-palestiniens-accueillent-abbas-avec-un-rassemblement-de-soutien-a-ses-propos-antisemites/
Version en arabe:
https://www.wafa.ps/Pages/Details/53465

*Sur l’apartheid en Israel:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2022/02/03/le-refrigerateur-%D7%94%D7%9E%D7%A7%D7%A8%D7%A8-et-lapartheid/

*Sur l’UNICEF et autres organisations soi-disant humanitaires:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2021/11/03/ces-o-n-g-que-nous-persecutons/

*Si vous voulez approfondir vos connaissances sur la situation des Juifs en pays arabes:
Les livres de Bat Yeor, l’une des premières à avoir expliqué ce qu’est la condition du dhimmi dans l’islam: Eurabia, l’axe euro-arabe, l’Europe et le spectre du Califat, le Dihmmi, profil de l’opprimé en Orient et en Afrique du Nord depuis la conquête arabe…
https://www.cairn.info/revue-pardes-2003-1-page-61.htm#
https://contrecourant1.wordpress.com/2009/05/03/document-la-ligue-arabe-et-letablissement-dun-statut-de-dhimmi-pour-les-juifs-en-palestine-mandataire/
http://danilette.over-blog.com/tradition-pogromiste-arabo-musulmane.html


Une triste farce en trois actes :  la mort de Shireen Abou Aqle, journaliste d’Al Jazeera

1-Les faits:

Une journaliste d’Al Jazeera a été tuée à Djenin, lors d’une incursion de l’armée israélienne à la recherche de terroristes. Je dois rappeler ici que les derniers attentats ont été perpétrés par des assassins venus de Djenin qui est devenue la capitale du terrorisme palestinien*.
Pour ceux qui ne connaissent pas bien la réalité israélienne voici un éclaircissement sur quelques points importants.
– Lorsque l’armée israélienne doit combattre en paysage urbain, les soldats ont ordre de faire feu avec discernement et de ne tirer qu’une balle à la fois en visant une cible bien précise. Pourquoi ? Parce que les balles tirées en rafale et sans prudence ricochent sur les murs et peuvent toucher des civils, voire des soldats israéliens eux-mêmes
-Or dans une vidéo tournée par Al Jazeera on entend des tirs en rafales désordonnés.
Lors de cette opération, aucun soldat israélien n’a été touché mais on entend des Arabes crier : on en a tué un, il y en a un par terre !

Un corps git effectivement à terre : celui de la journaliste Shireen Abou Aqle qui a dû être touchée par erreur par une mitraillette aux mains des terroristes. Bien entendu la direction palestinienne nous impute la responsabilité et déclare que la victime était intentionnellement visée, voulant ainsi créer une nouvelle affaire Mohamed Al Dura…
Les journaux occidentaux adoptent sans attendre la version palestinienne et nous présentent comme des assassins, plus grave encore, comme des assassins de journalistes!
Israel demande la balle pour l’examiner et en déterminer l’origine. Mahmoud Abbas refuse comme de bien entendu:
Nous avons refusé et nous refuserons une enquête conjointe avec les autorités israéliennes, parce qu’elles ont commis le crime et nous ne les croyons pas et nous irons immédiatement devant la Cour pénale internationale (CPI) pour poursuivre les criminels.' »

2-L’enterrement

La famille de Shireen Abou Aqle est chrétienne et ses funérailles doivent avoir lieu dans l’église catholique de la vieille ville.
Pour que tout se passe au mieux et en accord avec la famille, la police israélienne prépare un itinéraire bien précis depuis l’hôpital Saint-Joseph jusqu’à l’église catholique de la vieille ville.
Mais, brusquement, 300 arabes musulmans se précipitent vers le cortège et bousculent les officiels et prêtres chrétiens pour s’emparer du cercueil qu’ils sortent du véhicule et s’en prennent aux policiers.
Dans leurs vociférations, vous pouvez entendre: Comme il est doux de tuer des Juifs

De nombreux policiers seront blessés et un certain nombre d’émeutiers seront arrêtés.

Voici la déclaration de la police après les émeutes:
La préparation du cortège funéraire de Shireen Abou Aqle a été coordonné à l’avance conjointement avec la police israélienne et la famille Abou Aqle.
Or, environ environ 300 émeutiers arrivèrent à l’hôpital Saint joseph et empêchèrent les membres de la famille de charger le cercueil. Au contraire, ils menacèrent le conducteur du corbillard et s’emparèrent du cercueil pour le transporter à pied dans la vieille ville jusqu’au cimetière.

Mais, une fois encore les médias occidentaux feront pleurer dans les chaumières en accordant aux émeutes une couverture complètement biaisée, appuyée par la version du patriarche Pierbattista Pizzaballa qui condamne l’usage excessif de la force et en rajoute, en déclarant sans vergogne : C’est une grave violation des normes internationales, incluant le droit fondamental de liberté de culte.


Que s’est-il passé ? Il semble que la famille a joué double-jeu et a préparé l’embuscade avec le Fatah ! Le frère de la journaliste, Anton Abou Aqle, a d’ailleurs été interrogé par la police après l’émeute
Pourquoi ?
Pour deux raisons:
-D’une part la famille Abou Aqle émarge au Fatah !
-D’autre part nous assistons en ce moment à une lutte de pouvoir entre le ‘Hamas et le Fata’h. Le ‘Hamas est de plus en plus actif en Judée-Samarie et a marqué des points grâce aux attentats de ces deux derniers mois. Il fallait donc que le Fata’h se refasse une santé politique auprès de la foule palestinienne et joue à nouveau des muscles.
Des écoutes de membres du Fatah indiquent que l’organisation de Mahmoud Abbas avait bien organisé le guet-apens, depuis son palais de la Mukata à Ramallah. Il s’agissait de montrer aux télévisions retransmettant dans le monde arabe que les drapeaux verts du Hamas avaient disparu des ruelles de la vieille ville au profit de ceux du Fata’h.

De nombreux responsables du Fatah ont été candidats pour porter de cercueil de Shireen Abou Aqle et quelques-uns ont été honorés de le porter, comme ils en témoignent maintenant. Parmi eux, se trouvait un certain Rajai Haddad.
Or, Rajai Haddad est l’un des hauts responsables du Fatah, un prisonnier de sécurité qui a passé 20 ans dans les prisons israéliennes, après avoir participé à l’assassinat de Gabriel Hirschberg en 1998 dans la vieille ville et avoir aidé un autre terroriste Ayman Sharbati, également un militant du Fatah.
Je vous épargnerai la liste de ses nombreuses activités criminelles mais il faut cependant noter qu’il a été nommé garde à la mosquée d’El Aqsa par Ramallah et a été plusieurs fois photographié avec l’emblème du Waqf jordanien sur son vêtement. Officiellement son salaire est celui d’un terroriste libéré et provient donc de Ramallah*. Cependant, ne fait pas partie du Waqf qui veut, pour cela il faut l’approbation d’Abdallah de Jordanie. Il n’est pas le seul des nombreux membres du Fatah servant de garde dans l’enceinte du mont du Temple, certains sous la direction du Waqf et certains volontaires affiliés.

Nous constatons donc de facto une collaboration des Jordaniens (avec qui on a signé un traité de paix !) et le Fatah.

Non seulement cet enterrement devait être un outil de propagande vers l’extérieur mais aussi à usage interne. C’est pourquoi, Rajaj Haddad s’est vu attribué une place d’honneur dans cette affaire. En effet, il fut en son temps l‘un des boys de Faycal Husseini, mort d’une crise cardiaque en 2001 au Koweit. Faycal Husseini était un membre de la maison d’Orient, haut lieu du terrorisme palestinien, maison qu’Israel a fermée en 2001. Sa fermeture par Israel nous avait par ailleurs valu à l’époque les foudres des autorités françaises. Rajaj Haddad a organisé l’enterrement de Shireen Abu Aqle comme réplique à celui de Faycal Husseini.

Le Fata’h voulait donc marquer des points en particulier dans sa lutte avec les forces islamiques du Hamas. Les deux groupes ont effectivement appelé séparément à venir en masse aux funérailles et à détourner le cortège. Il semble donc que finalement, ce soit le Fatah qui ait gagné.
Mais en fin de compte, plus que la lutte de pouvoir local entre Fatah et Hamas, ce que les factions rivales souhaitaient surtout c’est d’avoir une bonne couverture médiatique dans tout le monde arabo-musulman et même au-delà, en occident.
C’est ainsi qu’on a vu des chefs terroristes de tout poil se répandre en interviews sur Al Mydayin, basé à Beyrouth et sur Al Jazeera.

3- La couverture médiatique internationale. Exemple d’Al Jazeera

Plus important que de vous donner les potins  terroristes, je voudrais vous montrer ce qu’est vraiment Al Jazeera.
Lorsque les arabophones, où qu’ils se trouvent, veulent un autre son de cloche que celui de leur télévision gouvernementale, ils se rabattent sur deux circuits de grande importance Al Myadin et Al Jazeera, mondialement connue, qui appartient au Qatar, fief des Frères Musulmans.
Prenons l’exemple d’Al Jazeera puisque c’est là que travaillait Shireen Abou Aqle. Son but n’est évidemment pas de diffuser des nouvelles mais d’inciter contre Israel.
Ses reportages utilisent un vocabulaire bien spécifique, un peu comme celui qu’utilisaient les communistes et les trotskystes pour parler de leurs ennemis.
Il n’y a pas évidemment pas de description neutre des faits mais l’usage de mots qui peignent par eux-mêmes l’autre, c’est à dire l’Israélien, comme le mal absolu.
Israel a pendant longtemps été un mot interdit, imprononçable. L’expression adéquate était entité sioniste (comme c’est encore le cas en Algérie, en Irak etc…).
Maintenant, Al Jazeera préfère parler de l’occupant sioniste et quand, pour varier, ses journalistes utilisent le mot Israel, il est toujours suivi de l’adjectif occupant. Israel est l’occupant !
Nous sommes l’occupant, nous l’avons d’ailleurs toujours été. Nous l’étions déjà lorsque les premiers immigrants fuyant l’Europe s’installaient en Israel, nous l’étions aussi en 1948, en 1956 avant la guerre des 6 jours. Ils considèrent que même le territoire octroyé en 1947 par l’ONU était occupé.

« Où est l’armée arabe? Ou est-elle?
Haifa, Ramallah, Gaza, et Jerusalem occupée t’appellent!
Jaffa, Ramle, Akko (Saint-Jean D’Acre), et Jerusalem occupée t’appelent…
Les sionistes ont souillé leurs mosquées et leurs églises et ont piétiné notre sainteté. »

[Un officiel palestinien à la Station de radio Voix de la Palestine, Dec. 19, 2018]

Nous sommes donc pour eux des occupants par essence. et l’endroit que nous occupons le plus (si je peux m’exprimer ainsi) c’est Jerusalem. Et parmi les lieux dits occupés, celui qui est le plus utilisé pour provoquer des manifestations de haine de la foule musulmane, c’est bien entendu le Mont du Temple. Il est appelé par les journalistes français l’Esplanade des mosquées alors qu’en fait il n’y en a qu’une de mosquée, la mosquée d’El Aqsa*.
Les musulmans eux parlent d’EL Aqsa. Dans la rhétorique arabe, le nom de El Aqsa n’est pas employé seulement pour la mosquée. Quand les foules s’enflamment aux cris d’El Aksa est en danger, elles ne parlent pas du bâtiment mais de tout le grand terrain qui surplombe le Kotel, voire toute la ville, voire tout le pays.

(au milieu du terrain, le Dôme du Rocher et en bas la mosquée d’El Aqsa; illustration tirée du guide écrit par le Grand Mufti de Jerusalem)


Il fut un temps ou même le grand mufti, Hadj Amin AL Husseini reconnaissait officiellement le lien juif avec le Mont du Temple dans son guide pour touristes A brief guide to Haram el Sharif ou noble sanctuaire (nom arabe du Mont du Temple) et désignait comme El Aqsa, uniquement le bâtiment de la mosquée (qui s’appelait d’ailleurs Masjid al Kabili, la mosquée qui indique où se tourner pour la prière, c’est à dire vers la Mecque)
Aujourd’hui si un Juif vient y mettre les pieds, c’est un מתנחל (mitnahal), un כבש (kovesh), un colon comme on dit en français, un individu qui souille le sol sacré de la mosquée.
Ce qui est intéressant c’est que les Juifs de Lod, de Ramle et d’Akko lors des pogroms en 2021 étaient eux aussi traités de mitnahalim par leurs voisins.*
Les Arabes eux sont appelés des croyants qui viennent prier. Ceci même si en fait, ils transforment régulièrement la mosquée en armurerie en y entassant des pierres ou des armes, et même s’ils enfreignent ainsi un des principes de l’Islam en gardant leurs chaussures à l’intérieur.

Dans les reportages reviennent comme des mantra les phrases : les mitnahalim, les colons Juifs veulent détruire la mosquée, y construire une synagogue, partager le temps des prières entre Juifs et musulmans, ce qui pour tout individu humaniste semblerait normal, mais pas pour eux.
De toute manière, pour éviter toute perturbation, la police israélienne interdit aux juifs de prier sur le Mont du temple cédant à la pression palestinienne.

C’est une guerre de religion répètent à l’envie les journalistes d’Al Jazeera en direction des millions de musulmans du monde entier. C’est une guerre de religion ! Il faut bien comprendre que la guerre de religion est une obligation pour les musulmans et une interdiction pour nous les dhimmis.
Enfin, les journalistes d’Al Jazeera emploient souvent le mot diabolique, ce mot peut faire sourire mais pas leurs auditeurs qui l’entendent sérieusement. Ils éduquent ainsi les foules pour les persuader que les juif étant la personnification du mal veut El Aksa.
En fait, Al JAzeera se conduit comme les autres televisions du monde arabe. Dans la vidéo de l’Autorité palestinienne ci-dessous, nous sommes accusés de vouloir détruire les sites chrétiens et musulmans et en particulier El Aqsa. Nous sommes appelés jewish terrorists settlers, des colons juifs terroristes:

Il faudrait pour le moins fermer les bureaux de Al Jazeera en Israel. Cela est possible. En effet Al Manar aux mains du Hezbollah, El Aksadu  propriété du Hamas, et le El Alam iranien ne peuvent travailler ici. Toutes les trois sont des télévisions de pays ennemis mais Al Jazeera n’est pas moins notre ennemie. Elle appartient au Qatar et le Qatar est la maison mère des Frères Musulmans. Pour permettre à Al Jazeera de travailler ici, on devrait exiger au moins, qu’à chaque reportage, les journalistes invitent un officiel israélien qui puisse donner notre version.
Et pourtant, les bureaux d’Al Jazeera se trouvent à Malha, à deux pas de chez moi!

L’enterrement de Shireen Abou Aqle a été une sinistre farce mais plus que cela, elle a montré une fois de plus que nous contrôlons avec difficulté les quartiers musulmans de Jerusalem. Pire que cela, cette perte d’autorité encourage la violence chez les Bédouins du Neguev et les Arabes de Galilée.

(Le dirigeant du Hamas Yahia Sanwar harangue les Arabes israéliens: Préparez vous avec ce que vous avez, des fusils, des haches et des couteaux...)

Voici la nouvelle mode chez les Arabes israéliens: Ils portent ce Tshirt indiquant qu’ils soutiennent le Hamas.

(Photo Palwatch.org)

Ils sont devenus populaires en tant que démonstration de soutien au meurtre d’Israéliens immédiatement après que le terroriste palestinien Diya Hamarsheh ait assassiné 5 juifs à Bnei Brak (près de Tel Aviv) le mois dernier. Cet attentat a été diffusé à la télévision et sur les réseaux sociaux montrant un palestinien en train de tirer sur des victimes israéliennes avec son fusil M-16.
Un commerçant palestinien a décrit le phénomène sur Al-Arab, un site d’information arabe britannique indépendant : La demande pour ce genre de vêtements est énorme. Je pense que la raison en est la situation en Palestine récemment, et en particulier à Djenine … Abu Hamza a noté qu’en 10 jours, il a vendu environ 12 000 chemises ou pantalons qui ont également l’impression dessus, et qu’il en a commandé 12 000 unités supplémentaires en raison de »l’énorme demande ».

[Al-Arab, site d’information arabe indépendant (Royaume-Uni), 22 avril 2022

A bientôt,

PS » Sur le même sujet, je vous recommande l’excellent article de Claude Frydman, paru sur Mabatim.Info »
https://mabatim.info/2022/05/23/israel-bashing-le-media-orient-xxi/

Djenin:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2022/04/21/djenin-ou-ein-ganim/

*Les salaires des terroristes:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2019/02/14/terroriste-ca-paye-bien/

* La Jordanie:
Avant 1967 la Jordanie reconnaissait le passé juif du Mont du Temple :
Les publications du Ministère du Tourisme jordanien entre 1948 et 1967 indiquent dans leurs brochures sur Jerusalem tous les lieux historiquement juifs. Ils désignent sur une carte le Mont du Temple par son nom biblique Mont Moriah, mentionnent les écuries du roi Salomon, la vallée de Yeosaphat, le tombeau de Zacharie, le tombeau de Avshalom (fils de David), le mont Sion… La mosquée d’El Aqsa est bien sûr elle aussi mentionnée mais comme un bâtiment au sud du Mont du Temple…

*Une seule mosquée: Le dôme du Rocher قبة الصخرة, Qubbat As-Sakhrah  et en hébreu  כיפת הסלע, Kippat ha-Sel‘a, appelé à tort mosquée d’Omar a été édifié par  le calife omméyade Abd El Malik Ibn Marwan en 691.

* Jerusalem est-elle une ville sainte pour l’Islam?
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2020/08/18/jerusalem-une-ville-sainte-pour-lislam-1-3/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2020/08/20/jerusalem-une-ville-sainte-pour-lislam-2-3/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2020/08/23/jerusalem-une-ville-sainte-pour-lislam-3-3/

* Al Mydayn:
Cette chaine de television basée a Beyrouth est une plate-forme de propagande en faveur de l’Iran et du Hezbollah. Elle est financée par l’Iran et et Rami Makhlouf, cousin du président syrien Bashar Assad.

*Les pogroms de 2021:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2021/05/13/le-temps-des-pogroms/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2021/05/14/le-temps-des-pogroms-2/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2021/06/13/le-temps-des-pogroms-3-3/



Djenin ou Ein Ganim?

La ville de Djenin se trouve au nord de la Samarie.

Djenin, vous en avez certainement entendu parler ne serait-ce qu’à cause du pseudo-documentaire financé par l’OLP et réalisé par Mohamed Bakri. Mais saviez-vous que la ville de Djenin a un passé juif?*

A l’époque du Tanakh Djenin s’appelait עין גנים (Ein Ganim), la source des jardins. La ville faisait partie des villes attribuées à la tribu d’Issakhar tout en ayant un statut particulier car elle avait été désignée pour être une des quarante-huit villes de Lévites.
Les chefs de familles des Lévites se présentèrent devant le pontife Eléazar, Josué, fils de Noun, et les chefs de familles des tribus d’Israël, à Shilo, dans le pays de Canaan, et leur parlèrent ainsi: « L’Eternel a ordonné, par l’organe de Moïse, qu’on nous donnât des villes pour y habiter, ainsi que leurs alentours pour notre bétail. »  Et les enfants d’Israël, se conformant à l’ordre du Seigneur, donnèrent aux Lévites, sur leurs parts de possession, les villes suivantes avec leurs alentours (Yoshua-Josue 21).
Durant la période du Second Temple, la ville est nommée Ganim, les jardins, mais aussi parfois Ginat, mot de la même racine. Elle a une population juive suffisamment nombreuse pour qu’une des portes de la ville de Jerusalem, d’où partait la route pour la Samarie, s’appelle la porte Ginat*. Et au premier siècle de l’ère chrétienne, Flavius Joseph la mentionne dans ses descriptions: Vous pouvez trouver à Jerusalem la porte Ginat qui est restée à ce jour.

Au XVIe siècle, alors que Tsfat (Safed) était considérée alors comme la ville la plus importante du pays*, le rabbin Moshe Mitrani, appelé le Mabit, parle dans son livre des villes vers lesquelles les Juifs peuvent fuir en cas de danger. La ville de Djenin (nom arabisé de Ganim) abrite alors une communauté juive suffisamment importante pour les héberger et les protéger. Le fils de ce même rabbin Mitrani s’y réfugiera à cause d’une épidémie de peste qui s’était déclarée à Tsfat.
On ne parle plus ensuite beaucoup des Juifs de Djenin mais voilà qu’en 1881, un américain nommé James Kane écrit dans son journal que les Juifs de Djenin sont surtout des tailleurs et des cordonniers, et à la même époque un rabbin de Jerusalem la mentionne comme une étape essentielle dans son voyage vers Meron pour la fête de Lag Baomer. Ces cordonniers et tailleurs sont d’ailleurs rejoints par une dizaine de familles juives venant d’Allemagne dans le cadre d’une tentative de la Société pour Sion qui voulait établir des familles juives dans les villes arabes. Malheureusement, encore une fois, une épidémie décimera la ville et la communauté juive se repliera sur Tsfat. Il faut dire qu’en plus des épidémies et d’un tremblement de terre important qui dévasta le nord du pays, la ville de Djenin avait été incendiée et pillée par l’armée de Napoléon en représailles à l’aide apportée par les musulmans de la ville aux Turcs. Il n’en restait plus qu’un bourg perdu dans la montagne.

Cependant, le recensement britannique de 1922 y compte 2 630 habitants : 2307 musulmans, 108 Chrétiens et 7 Juifs ainsi que curieusement 212 Hindous et 3 Sikhs.

(Djenin au début du 20 ème siècle)


Mais, dès 1936, les habitants de la ville sont très perméables aux idées du Grand Mufti de Jerusalem. Djenine se rebelle contre les Britanniques, multipliant les actes d’intimidation, de sabotage et d’assassinats comme celui du commissaire-adjoint anglais du district, le 25 août 1938. Après avoir ordonné à la population de partir, un quart de la ville est dynamité par l’armée britannique en représailles collectives à cet assassinat. Les troupes britanniques feront même construire une route de contournement pour éviter aux Anglais d’entrer dans la ville.

En 1936, la violence terroriste est donc déjà bien présente dans la ville mais il en est de même dans toutes les villes arabes de la Palestine mandataire.
A l’heure actuelle, Djenin est une ville particulièrement prospère: située à une quinzaine de kilomètres de la ville d’Afula et tout près de la ligne verte*, elle est la destination favorite des Arabes israéliens de Galilée qui y font leurs courses et permettent ainsi à tous les producteurs arabes de Judée-Samarie d’écouler leurs produits.
Et pourtant cette ville est depuis des années un réservoir de terroristes qui ont commis nombre d’attentats en Israel. Le plus terrible de tous, et dont tout le monde se souvient ici, fut l’attentat du Park Hotel, la nuit du Seder 2002, au cours duquel 30 Israéliens ont été tués et 160 blessés.

Mais ce n’est pas le seul loin de là et récemment les attentats de Bnei Brak et de Tel Aviv* ont été commis par des  terroristes venus de Djenin.
Comment expliquer ce phénomène ? Pourquoi Djenin, la ville riche et bien établie, est-elle en tête du nombre de terroristes par habitant? Est-ce une coïncidence? Pour l’islamologue Mordekhai Kedar, la principale réponse à cette question est la composition et les caractéristiques de sa population:
Remontons dans le temps jusqu’à la guerre d’indépendance. En 1948, la Jordanie annexe la Judée et la Samarie. Des camps de refugiés sont installés en périphérie de chaque ville de la région car la Jordanie ne veut surtout pas intégrer de réfugiés à sa population. Depuis, ces refugiés sont les ouvriers de propriétaires terriens ou d’industriels qui eux habitent en ville et dirigent les grands clans, les fameuses ‘hamoulot*. Ils ont transmis un message clair aux refugiés: travaillez, mais restez dans votre camp. En fait bien qu’ils ne soient pas acceptés comme membres d’un des clans, il leur est strictement interdit de nuire au clan, à sa réputation, à sa stabilité, à son économie et à son bien-être. La discipline des cheikhs ainsi que le devoir du clan de fonctionner selon ses propres préceptes sont des éléments importants de cette culture tribale. Dans cette région, le clan, la ‘hamoula*, est tout et décide de tout y compris des attentats. L’économie de la région a beaucoup profité du marche israélien ces 50 dernières années et a donc enrichi la population, en particuliers les chefs des ‘hamoulot.
Ils sont donc plus prudents dans leurs actions contre Israel, d’autant que les Arabes de Judée et de Samarie ont appris que chaque attentat entraîne bouclage, couvre-feu et autres mesures qui gèlent le commerce et l’industrie. Ainsi, plus les clans sont grands et économiquement puissants, plus ils sont sévères envers les apprentis terroristes et souvent, ils les empêchent de nuire à Israel pour protéger leurs propres intérêts.

Mais à Djenin la situation est différente : la ville de Djenin n’était plus qu’un tout petit bourg en 1948. Le camp de refugiés construit en périphérie est devenu maintenant le centre ville et la nouvelle ville a été construite tout autour. De plus, les réfugiés installés à Djenin sont essentiellement les descendants de femmes et d’enfants venus de Galilée et du Mont Carmel en tant que familles nucléaires car leurs chefs s’étant dispersés au Liban en Syrie, leurs clans se sont effondrés.
Du fait de cette absence de clans d’origine, chacun à Djenin fait plus ou moins ce qu’il veut. L’autorité du collectif tribal n’existe plus. De fait l’élément modérateur qu’est l’intérêt commun (essentiellement économique) du clan ne pèse pas dans le comportement individuel social.
Mais il y n’y a pas que l’économie qui compte. Le clan crée aussi un espace social dans lequel le groupe peut individuellement s’intégrer, chacun à son niveau. Ce manque de cohésion sociale a donc poussé les palestiniens, notamment les jeunes, à s’enrôler dans des organisations telles que le Hamas, le Jihad islamique, le Fatah ou autres. Pour les gens de Djenin, les organisations terroristes sont donc devenues au fil des années les substituts des clans, car ce sont elles, qui par leur autorité, donnent à l’individu l’identité, le soutien et la vocation. C’est pourquoi Djenin est depuis toujours la principale source de menaces terroristes contre Israël.

Comme l’explique le professeur Kedar, les clans sont une caractéristique importante de la société arabe en Judée-Samarie et ont la capacité de faire partie des moyens dont dispose Israël pour accroître la sécurité dans la région. Pour lui, la création d’émirats dans les villes arabes de Judée-Samarie sur la base de clans est la seule option politique.
Mais quid de Djenin? Ses habitants accepteraient-ils de retrouver une société tribale classique? Ne l’ont-ils déjà pas malheureusement reconstruite à leur manière en s’affiliant aux organisations terroristes?

A bientot

* La porte Ginat: il s’agit d’une porte de la premiere enceinte de la ville de Jerusalem, reconstruite à la période hasmonéenne mais qui en fait date du premier Temple. Elle est donc bien antérieure aux portes actuelles dont j’ai déjà parlé.
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2014/05/23/dans-tes-murs-dans-tes-portes-jerusalem/

* Le passe juif de Djenin n’est qu’un exemple du passé juif de toutes les villes arabes d’Israel (sauf Ramle).
D’autres exemples de villes arabes aux noms tirés de la Bible hébraïque : Silwan est Shiloa’h, Selum est Shilo (l’une des premières capitales de l’ancien Israël), Tequa est Tekoa (la ville natale du prophète Amos), Anata est Anatot (la ville natale du prophète Jérémie), Batir est Beitar, Beitin est Beit El ( nommée par Jacob lui-même), Jaba est Geva, Mukhmas est Michmash (la forteresse du roi Saül), et El-Jib est Giv ‘(la colline où le soleil s’est arrêté, comme le raconte le livre de Yoshua-Josué).
De plus, un examen plus approfondi révèle une ironie supplémentaire: la plupart des pays arabes limitrophes d’Israël tirent leurs noms de la Bible hébraïque. Le Liban: Levanon, signifie blanc en hébreu, en référence à l’enneigement des montagnes environnantes. La Syrie: Siryon, dans la Bible, est le nom alternatif du mont Hermon. La rivière Jourdain et la Jordanie (Yarden en hébreu) ​​tirent leur nom de la tribu de Dan et signifie « descend de Dan ». Gaza, Azza en hébreu, est mentionnée dans la Genèse et le Livre des Juges avec le récit de Samson. J’ai d’ailleurs déjà écrit un article sur les Juifs de Gaza:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2014/08/29/les-juifs-de-gaza/

* Au XVI ème siècle Tsfat fut la ville juive la plus importante du pays:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2013/11/21/les-generations-oubliees-6/

*La ligne verte: la ligne de démarcation ente Israel et la Jordanie datant des accords d’armistice de Rhodes en 1949

* Le système des clans et le projet du professeur Kedar dit Le projet de 8 émirats:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2018/02/16/une-nation-palestinienne/

* Attentat de Tel-Aviv: Le terroriste qui a perpétré l’attaque meurtrière à Tel-Aviv est Raed Khazem de Djenin, un informaticien de 28 ans. Son père et son oncle sont d’anciens haut responsables des forces de sécurité palestiniennes. L’un émarge au Fata’h et l’autre au ‘Hamas





Attentat à Tel Aviv

Hier soir, un nouvel attentat, cette fois à Tel Aviv, rue Dizengoff.
Le terroriste a assassiné trois personnes:
Barak Lofen âgé de 35 ans, marié et père de trois enfants Sa famille fait partie des fondateurs du kibboutz Ginossar. Il était membre de l’équipe olympique de kayak.

Tomer Mored et Eytan Magini, deux amis, venu passer la soirée à Tel Aviv.

(Tomer Morad et Eitam Magini, 28 ans, amis d’enfance)

Dix autres personnes sont blessées dont certaines très gravement.

Les forces de sécurité ont pu abattre le terroriste à Yafo, soit 5 kilomètres plus au sud dans le parking d’une mosquée où il avait l’intention de se cacher et sans doute de recevoir de l’aide. Ce qui pose une fois de plus le problème du terrorisme arabe israélien et montre que le djihad est une phénomène social auquel chacun peut participer non seulement en utilisant une arme mais en fournissant toute l’aide nécessaire.


Hier soir, lorsque la nouvelle de l’attentat leur a été communiquée, les membres de l’Orchestre Philarmonique d’Israel ont arrêté la représentation et joué l’Hatikva.

Je nous souhaite un shabbat sans autre mauvaise nouvelle

A bientôt,