L’image d’Israel au Moyen-Orient

La Presse parle beaucoup ces derniers temps des évènements politiques internes à Israel et qui provoquent une situation que l’on pourrait désigner d’un mot: balagan*.

Ce balagan intérieur, qui finira forcément par se terminer un jour ou un autre, a des répercussions sur notre image à l’extérieur d’Israel. Et ceci peut avoir des conséquences dramatiques pour la survie du pays.

Depuis quelques temps, nous entendons des tambours de guerre de plus en plus assourdissants en provenance du Liban où le ‘Hezbollah multiplie les provocations à notre égard.

Pour comprendre ce qui se passe il faut revenir un an en arrière lorsque le ‘Hezbollah envoya trois drones non armés sur le site de Karish* et que le premier ministre de l’époque, Yair Lapid, décida de négocier avec les Libanais, sous les auspices des USA, le tracé de la frontière maritime avec notre voisin. Les Israéliens eurent la (mauvaise) surprise de constater que la frontière maritime avait été déplacée plus au sud, donc en faveur des Libanais, sans qu’aucun vote n’eut eu lieu à la Knesset, et ceci un jour avant les élections du premier novembre 2022.

Pour les observateurs étrangers, et en particulier ceux du Moyen-Orient, ce fut alors évident que nous avions cédé devant la menace libanaise.
Ce fut un premier coup donné à la réputation d’Israel, qui depuis plusieurs années était perçu par ses voisins comme un état puissant militairement qu’il ne fallait pas trop chatouiller.

Mais me direz-vous, puisque nous sommes un état fort, nous pouvons nous montrer conciliants, un geste de bonne volonté de notre part pourrait conduire in fine à des accords de paix avec nos voisins libanais.
Malheureusement le Liban tel que vous l‘imaginez n’existe que sur le papier. En fait le Hezbollah y règne en maitre. Or le ‘Hezbollah est une organisation terroriste et un poste avancé de l’Iran. Nous vivons au Moyen-Orient, ni en Europe ni en Amérique du Nord.
Dans notre Moyen-Orient, seule la force de dissuasion permet d’éviter des conflits en imposant une certaine forme de respect. N’oublions pas que les accords de paix déjà obtenus (avec l’Égypte et la Jordanie), et dont on se réjouit a juste titre, n’ont été signés qu’après que les dirigeants de ces pays eurent compris qu’ils ne pourraient pas remporter une victoire militaire et après que leurs autorités religieuses aient émis une fatwa les déclarant licites mais temporaires. Ne faisant pas partie de la Ouma sunnite, nous avons implanté un état souverain en Dar El Islam, c’est-à-dire en terre musulmane. De ce fait, ces accords sont loin d’avoir enthousiasmé les populations concernées. Il suffit pour cela de lire leur presse et la façon dont elles traitent Israel.

Depuis près d’un an le gouvernement israélien, élu en novembre 2022, essaye de faire passer une réforme judiciaire, pour contrer le pouvoir absolu que s’est attribué la Cour Suprême* après la révolution judiciaire qu’a entamée Aharon Barak en 1993.

Ce rééquilibrage des pouvoirs voulu par le nouveau gouvernement a provoqué des manifestations hebdomadaires des opposants de gauche et des principaux leaders d’opposition. Le plus triste est qu’ils ne sont pas en fait vraiment opposés à cette réforme pour des motifs idéologiques, ce qui serait respectable, mais parce qu’ils veulent devenir califes à la place du calife comme par exemple 2016, Yair Lapid qui déclarait: Je me suis opposé et je m’oppose à l’activisme judiciaire d’Aharon Barak, à mes yeux, tout ne peut pas être arbitré, il n’est pas acceptable que la Cour Suprême change l’ordre des choses et utilise la clause de raisonnabilité qui est une définition nébuleuse qui ne se trouve pas dans les textes législatifs, il n’est pas acceptable que soit truquée la séparation des pouvoirs, base sacrée de la démocratie, et que l’un d’eux se place au dessus des autres

Dans le même sens, l’excellent article « La revanche des archives » publié sur Mabatim Info* nous démontre qu’ il y a 24 ans, toute la gauche voulait réformer le système judiciaire – les mêmes qui la contestent aujourd’hui*.
Mais sans doute que peu importe aux démagogues.

Mais cette inconstance des politiques a aussi fait soudainement surgir des pétitions d’un certain nombre de réservistes dans l’armée de l’air, dans les services de renseignements ou autres, se déclarant tout d’un coup objecteurs de conscience et décidant qu’ils ne se porteraient pas volontaires pour les milouyim*.

Je ne polémiquerai pas sur le fait de savoir si l’importance de ces listes impactent l’efficacité de Tsahal car je suis persuadée qu’en cas de conflit, ils seront tous présents dans la défense du pays. Ce qui importe ici, c’est le dégât fait à l’image d’Israel dans le monde musulman et à sa capacité de dissuasion. En fait le gouvernement et la majorité de la Knesset  semblent n’avoir aucun poids face aux manifestations de rue et face aux incitateurs comme Ehoud Barak qui expliquait déjà en 2020 comment prendre le pouvoir par la force*.

Or au Moyen-Orient, quand, il y a quelques troubles, les gouvernements en place les répriment très vite et très violemment. Pour eux donc, nous sommes maintenant faibles et notre armée ne sera pas en mesure de riposter.

Il en est de même pour les articles annonçant une dégradation inéluctable de l’économie israélienne, suite à l’annonce faite par certains patrons du High Tech, opposés à la réforme, de leur volonté de délocaliser leurs activités. Ceux-là même dénoncent aujourd’hui la baisse du shekel, suite aux désordres dans la rue, alors qu’il y a encore peu il stigmatisaient la Banque d’Israel pour sa politique, le shekel étant trop élevé à leur goût.

Et ceci, alors qu’aujourd’hui pourtant, nous avons une inflation basse, des réserves en monnaie étrangère phénoménales et une dette extérieure très réduite si on la compare aux pays de l’OCDE.

Il faut noter également qu’en même temps les observateurs du monde musulman constatent une opposition désormais affirmée du gouvernement américain à l’équipe dirigeante israélienne. Ce résultat est dû à la direction démocrate influencée par leur extrême gauche aux États Unis mais aussi par le fait que certains leaders de l’opposition israéliens les appellent à l’aide, les confortant dans l’idée que décidemment les Américains peuvent s’ingérer dans notre politique intérieure et qu’ils doivent nous tenir en tutelle.

Concernant un éventuel rapprochement avec l’Arabie saoudite, auquel Jo Biden semble tenir – il aimerait bien que son nom apparaisse sur un accord de paix soit signé entre Jerusalem et Riyad, pour rivaliser avec Trump qui a finalisé les accords d’Abraham – du fait de notre état de faiblesse apparent, les Saoudiens élèvent leur niveau d’exigence.  Donc là aussi, il s’agit d’un dégât stratégique des plus importants.

Il faut donc que cesse cette lutte que mènent certains leaders d’opinion qui espèrent ainsi améliorer leur situation personnelle. Ainsi Ehud Barak enrôle pour son combat personnel les dirigeants et ONG du monde occidental (qui le financent généreusement), il le fait contre la majorité du peuple israélien qui n’a pas voté, pense-t-il,  comme il se doit.
Cela me rappelle cette phrase de Brecht : Si le peuple vote mal ne serait-il pas plus simple alors… de dissoudre le peuple et d’en élire un autre? …
Ces enfants gâtés font passer leurs intérêts personnels ou ceux de leur petit clan avant celui du pays sans prendre en compte que nous ne vivons pas dans une région apaisée et que nos voisins nous tolèrent simplement parce qu’ils nous craignent ou parce que nous pouvons leur être utile.

Il est temps que les politiques en Israel retrouvent la raison et se préoccupent à nouveau des risques encourus par notre petit pays dont l’existence est toujours remise en question.

Je reprends ici un extrait de mon article sur Pourim d’il y a quelques mois*:
« Shay Tsharka nous rappelle dans cette caricature, les paroles de Haman à A’hashveroush, roi de Perse, pour l’inciter à signer le décret d’extermination des Juifs (Esther: 3,8):
Il est une nation éparpillée et divisée parmi les autres nations dans toutes les provinces de ton royaume; ces gens ont des lois qui diffèrent de celles de toute autre nation; quant aux lois du roi, ils ne les observent point: il n’est donc pas de l’intérêt du roi de les conserver.
 « יֶשְׁנוֹ עַם-אֶחָד מְפֻזָּר וּמְפֹרָד בֵּין הָעַמִּים, בְּכֹל מְדִינוֹת מַלְכוּתֶךָ; וְדָתֵיהֶם שֹׁנוֹת מִכָּל-עָם, וְאֶת-דָּתֵי הַמֶּלֶךְ אֵינָם עֹשִׂים, וְלַמֶּלֶךְ אֵין-שֹׁוֶה, לְהַנִּיחָם

A bientôt,

PS Cet article est tiré de plusieurs interviews de Mordekhaî Kedar

*Balagan : désordre

*Le site de Karish : gisement de gaz sous-marin à la frontière nord d’Israel

*La révolution judiciaire d’Aharon Barak:
https://www.tribunejuive.info/2023/02/05/pierre-lurcat-en-marge-de-la-reforme-judiciaire-la-cour-supreme-et-lidentite-disrael/

*milouyim: période de réserve

*Ehoud Barak: Je remets le lien vers la video que j’avais publiée dans mon article sur Tisha BeAv. Ce sont des extraits sous-titres anglais de son intervention devant les membres du forum 555:
https://rumble.com/embed/v2z1hb0/?pub=4
La totalité de ses propos en hébreu non sous-titré:


* Extrait du poème Die Lösung (la solution) qu’écrivit Brecht en 1953 en soutien au regime stalinien de la DDR après un soulèvement des ouvriers réclamant de meilleures conditions de travail.

*Mon article sur Pourim:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2023/03/06/pourim-superman-et-nous/

Les USA nous soutiendront-ils?

Hier a eu lieu l’un des attentats des plus meurtriers depuis la seconde intifada et il n’est malheureusement pas isolé: Deux terroristes du ‘Hamas ont tiré à la mitraillette contre deux hommes faisant le plein à la station d’essence du Yishouv Eli en Samarie, puis ensuite contre des jeunes qui mangeaient un houmous dans le restaurant de la station: 4 morts et 4 blessés dont un très gravement touché. Depuis le début de cette année nous comptons déjà 34 morts, civils pour la plupart, et des dizaines de blessés.

(Harel Massoud, 21 ans, Elisha Antman, 21 ans, Ofer Feyerman, 60 ans et Na’hman Shmuel Mordof, 17 ans)

Ces derniers attentats sont le signe de profonds remous dans la société palestinienne. Les organisations terroristes tentent de faire leurs preuves en vue de la succession de Ma’hmoud Abbas. Mais ils sont aussi le signe d’un renforcement de la présence iranienne qui finance aussi bien le ‘Hamas sunnite, le Dihad Islamique, le Front de libération de la Palestine (FPLP), que le ‘Hezbollah. Il est d’ailleurs significatif qu’un terroriste du ‘Hezbollah a perpétré il y a quelque temps un attentat à Meggido (qui heureusement n’a fait qu’un blessé grave) entrant de presque 60 km en territoire israélien.
Le ‘Hezbollah vient de tenter autre chose ces derniers jours: planter deux tentes en territoire israélien à côté de Har Dov, à la frontière israélo-libanaise. Il paraît que nous discutons de ce sujet avec l’UNIFIL qui, bien sûr, regardera obstinément ailleurs comme d’habitude.

Les terroristes de l’attentat d’Eli ont été éliminés, leurs complices seront retrouvés. Tsahal les retrouve toujours. Mais pour résoudre le problème, Israel doit-il s’en prendre au commanditaire: l’Iran ? Et alors se pose cette question d’importance: les USA nous soutiendraient-ils en cas d’attaque contre l’Iran ?
Le général de brigade Amir Avivi, fondateur et président des Bit’honistim*, prévient : « Pour le moment, nous sommes dos au mur face à l’administration américaine actuelle et il est évident que nous devrons faire face seuls aux conséquences d’une telle attaque. Si l’administration américaine actuelle faisait preuve de leadership et produisait une coalition sunnite-américano-israélienne et une menace militaire crédible contre l’Iran, le risque d’une guerre totale dans la région diminuerait considérablement. Or au lieu de cela, au lieu de construire cette coalition incluant l’Arabie Saoudite, les États-Unis cherchent un accord à tout prix avec l’Iran.
Il faut comprendre que l’Arabie Saoudite aimerait sans doute arriver à une normalisation avec Israel mais, face géographiquement à un Iran qui a déjà attaqué ses installations pétrolières en 2019, elle ne bougera pas si elle ne se sent pas épaulée par les USA.
Or, le seul langage que l’Iran comprend est la menace et des sanctions militaires crédibles. Si les USA lèvent certaines des sanctions, il sera clair que l’Iran n’utilisera pas les gains considérables qui en découleront pour le développement du pays mais renforcera le ‘Hezbollah, le ‘Hamas, les milices en Irak et autres entités terroristes…
Israel a la capacité d’endommager les centres de pouvoir iraniens, endommager des actifs pas nécessairement nucléaires, en fait, faire comprendre aux Iraniens qu’il n’est pas sans danger pour eux de continuer leur programme nucléaire. Ces dernières semaines, Netanyahu a répété qu’Israel attaquera l’Iran seul s’il est tenu de se défendre. Hier il a même ajouté à deux reprises qu’il s’oppose également aux accords intérimaires entre les USA et l’Iran. Sa menace est à prendre au sérieux. Depuis déjà longtemps, il tente de se faire entendre à Washington mais sans résultats actuellement.
Malheureusement, nous avons sans doute pris beaucoup de retard et il est de plus en plus difficile de détourner le navire diplomatique rempli de cadeaux que l’administration Biden fait naviguer vers Téhéran sans encombre, comme l’écrit la journaliste du Israel Hayom, Shirit Avitan-Cohen .
En effet, bien que nous ayons les capacités de nous défendre et même d’attaquer seuls l’Iran, une telle attaque pourrait nous entraîner dans une guerre sur plusieurs fronts.
Dans ce contexte difficile, un ancien haut responsable de la sécurité a déclaré ceci hier au journal Israel Hayom: « alors que les USA courtisent l’Iran pour établir des accords, Israel reste un combattant solitaire, en première ligne contre les armes nucléaires iraniennes. C’est une situation opposée à 180 degrés à celle qui existait ici au cours de la dernière décennie. Le front sunnite-américano-israélien s’est désintégré et a laissé Israel tout seul.
Amir Avivi rajoute ceci: « Il est vrai que nos partisans en Amérique nous disent « nous sommes avec vous » en cas d’attaque. Mais si nous devons attaquer seuls, cela conduira à une guerre régionale dans tout le Moyen-Orient et l’impact sur l’économie mondiale sera énorme. Les prix du pétrole vont exploser, les routes commerciales seront endommagées, cela aura beaucoup plus d’impact que la guerre russo-ukrainienne.

Comme Amir Avivi, d’anciens hauts responsables de la défense répètent également que la seule menace qui peut dissuader l’Iran est militaire, comme ce fut le cas dans le passé, même sous l’administration Obama. Mais maintenant, les conseillers de Biden répètent encore et encore le même mantra diplomatique, alors qu’en fait, leur seul objectif à court terme est le silence en vue de gagner les prochaines élections, et aussi de ne pas s’impliquer sur un autre front que celui de l’Ukraine et celui qui émerge dans les Philippines par crainte d’une attaque chinoise dans le Pacifique.

A bientôt,

*Les bit’honistim:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2022/11/15/les-bithonistim-%D7%94%D7%91%D7%98%D7%97%D7%95%D7%A0%D7%99%D7%A1%D7%AA%D7%99%D7%9D/

*Sources de mon article: interview du général Amir Avivi et le journal Israel Hayom


Yom Hazikaron: les disparus de Tsahal



Ce mercredi, nous honorons ceux qui sont tombés pour la défense du pays et ceux qui ont été victimes d’attentats. Comme pour le jour de Yom Hashoah, des cérémonies sont organisées dans tout le pays, les drapeaux sont en berne, la sirène retentit et de nombreuses familles se rendent au cimetière pour honorer leurs morts. Certaines ne le peuvent pas car leurs enfants ont disparu au combat.

Actuellement 173 soldats sont encore déclarés disparus, parmi eux 108 ont été tués pendant la guerre d’Indépendance. A cette époque, l’armée était encore en devenir et bon nombre des combattants partaient se battre en descendant des bateaux des maapilim* sans que quiconque ait enregistré leur nom. Jusqu’à la guerre de Yom Kippour en 1973, Israel n’avait pas toujours d’unité chargée de localiser les disparus. Pendant la première offensive égyptienne de nombreux soldats ont été déclarés manquants. L’armée décida alors de créer une unité spéciale dont la mission était de détecter et localiser les corps. Elle confia cette unité à Shlomo Ben Elkana qui avait déjà réussi à retrouver des corps de soldats disparus pendant la guerre des Six Jours, en 1967.
Mais à la fin de la guerre du Kippour, l’armée se retrouva confrontée à plus de mille disparus. Prisonniers? Morts? personne ne connaissait leur sort. Pour commencer à les localiser, des centaines de vétérans se portèrent volontaires pour établir un recensement général. Ce recensement donna une image exacte du nombre de soldats manquants (y compris de ceux qui étaient en captivité).
L’enseignement de Shlomo Ben Elkana était simple: N’abandonnez pas un seule graine d’information, n’abandonnez pas une seule piste même si elle semble ne mener à rien.
Ce travail systématique a permis de retrouver la plupart des soldats manquants et de mettre un nom sur des corps anonymes. Ces recherches se poursuivirent pendant des années même après la signature du traité de paix avec l’Egypte et l’évacuation du Sinaï par les Israéliens.
A la fin des années 80, l’unité אית »ן (Eitan)* abréviation de איתור נעדרים (Itour needarim), localisation des disparus, et issue de l’armée de l’air a pu bénéficier de moyens technologiques modernes qui lui ont permis de chercher à nouveau des soldats manquants de la guerre d’Indépendance et d’en retrouver un certain nombre.
Aujourd’hui, parmi les disparus et exception faite de ceux tués en 1948-49, 15 font partie des victimes du destroyer Eilat coule par la marine égyptienne en 1967, trois ont été tués au Liban lors de la bataille de Sultan Yacoub en 1982. Il faut bien sûr rajouter Gaï Hever, disparu mystérieusement le 7 aout 1997 sur le Golan, alors qu’il avait quitté sa base, et aussi le navigateur Ron Arad.

(Gaï Hever)

Des soldats tués lors de la bataille de Sultan Yacoub, un seul a été rendu à sa famille: Zakharia Baumel*

Les corps de Yehuda Katz,

et de Tsvi Feldman



sont toujours aux mains des Syriens

Le plus connu des soldats disparus est sans doute Ron Arad, navigateur dans l’armée de l’air. Le 16 octobre 1986, Ron Arad et le pilote Yishai Aviram étaient en mission d’attaque des bases de l’organisation terroriste OLP, dans la région de Sidon au Sud Liban. Une de leurs bombes a explosé prématurément ce qui les a forcé à sauter en parachute. Yishai Aviram a pu être secouru mais Ron Arad est tombé entre les mains de la milice chiite Amal, inféodée au ‘Hezbollah. En 1987, une lettre et des photos de Ron furent envoyées au gouvernement israélien qui essaya alors de l’échanger contre deux membres du Hezbollah mais en vain. Des informations non-officielles firent alors état d’un transfert de Ron vers l’Iran, puis plus aucune nouvelle. On sait maintenant qu’il a dû mourir peu après sa capture.

La fille de Ron, Yuval Arad a toujours la lettre qu’elle reçut de son père:
À mes très chères Tami (son épouse) et Yuval, j’essaie de vous oublier car me souvenir de vous me fait m’étouffer mais sachez que je vous aime et c’est probablement la seule raison qui m’empêche de penser au pire scénario possible. Je veux que tu sois en bonne santé et heureuse pour que je le sois quand je reviendrai, je saurai que je reviens dans une famille saine et heureuse … Yuval, ne m’oublie pas … Montre-lui mes photos et parle-lui de moi et combien je l’aime.
Yuval Arad est maintenant mère d’une petite fille

(Yuval Arad)

Pendant les quelques années où Israel espérait pouvoir échanger Ron Arad avec des membres du ‘Hezobllah libanais, Ehud Manor avait composé ce chant: כשתבוא (kshe tavo), lorsque tu reviendras:
Lorsque tu reviendras, le jour de ces jours qui sont scellés par la prière, lorsque tu reviendras, nous t’offrirons des fleurs, des fleurs qui s’ouvrent sans mot, et si tu es fatigué et plein de tristesse, nous chanterons pour toi tranquillement, doucement, jusqu’à ce que tu nous rejoigne et alors; nous chanterons avec joie, nous chanterons avec joie!
Lorsque du froid tu reviendras à la maison, que tu reviendras à la lumière, notre cœur tremblera…


Pendant l’été 2014, lors de l’opération צוק איתן (Tzuk Eytan)* (muraille protectrice), les corps de deux soldats, Hadar Goldin et Oron Shaul, ont été kidnappés par le ‘Hamas qui refuse toujours de les rendre à leur famille et publie régulièrement des vidéos pour se moquer de ces parents qui luttent pour pouvoir enterrer leur fils.

Le sergent Oron Shaul*, un combattant de la brigade Golani, est tombé dans la bataille de Shaja’iya, l’une des batailles les plus difficiles de l’opération Tzuk Eytan de l’été 2014, au cours de laquelle sept combattants de la brigade Golani ont été tués. 

Le lieutenant Hadar Goldin est tombé dans une embuscade lors d’un cessez-le-feu violé par le ‘Hamas*.

Mon enfant plein de splendeur (Hadar) et de majesté,
Je ne veux plus attendre encore et encore;
Je t’ai envoyé avec un sourire d’amour
Et j’ai été laissé le cœur brisé et trahi.
Mon enfant plein de splendeur et de majesté,
Tu me manque beaucoup;
Chaque soir, je te murmure doucement une prière.
Et le jour je crie qu’il n’y a pas de pardon!

J’aurais voulu essayer de pardonner,
Mais ton sourire ne me donne pas la paix;
La mère en moi ne laisse pas oublier,
Que je ne manquerai jamais de force –
Jusqu’à ton retour

Mon enfant plein de splendeur et de majesté,
Tout le monde ici, oh comment ils peuvent trébucher;
Tout est si simple mais pas facile,
Comment répéter sans cesse la même erreur?
Mon enfant pour toujours tu es Hadar,
Donc il ne sera jamais, jamais, non jamais trop tard –
Chaque jour, j’ai encore un rêve que demain,
À moi, ils me diront que mon Hadar revient …

Nous ne devons pas non plus oublier Avera Mengistu et Hisham el Sayed, l’un Juif, l’autre bedouin musulman. Avera est handicapé mental, et Hisham est schizophrène. Tous les deux, des civils, sont détenus par le ‘Hamas depuis plusieurs années et on ne sait rien d’eux.

En haut: Hadar Goldin et Oron Shaoul dont les corps sont toujours aux mains du ‘Hamas
En bas: Avera Mengistu et Hisham el Sayed deux civils, peut-etre encore vivants

 Tous ces disparus dont on ignore le lieu de sépulture et toutes les tombes sur lesquelles on n’a pas pu encore graver de nom se retrouvent dans le Jardin des disparus sur le mont Herzl.

Ce soir et demain, tous ceux quoi ont donné leur vie pour que nous puissions vivre la notre et tous ceux qui ont été les victimes de la barbarie terroriste aussi cruelle que celle des nazis, seront rappelés à notre mémoire. Leurs noms seront lus, leur souvenir sera évoqué par les familles et les amis, et leur visages souriants défileront sur les écrans de la télévision
Parmi les visages de 23 928 soldats tués en action et les victimes du terroristes, voici les visages et les noms de ceux qui sont tombés en juillet 2014, luttant contre l’organisation terroriste ‘Hamas*. Parmi eux, à la minute 3.42 sur la vidéo, Jordan Bensemhoun, fils de Josiane et Philippe, originaire de Lyon. Il avait 22 ans.

A bientôt,

*Avshalom Feinberg:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2015/07/31/lettre-damour-davshalom-feinberg/

*Les maapilim:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/tag/maapilim/

*Ainsi que l’unité 669:
https://www.idf.il/fr/minisites/unit%C3%A9-669/

*Oron Shaoul:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2016/05/11/yom-hazikaron-2016/

*Le ‘Hamas:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2014/07/16/4795/

*Tzuk Eytan, la guerre de l’été 2014
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2014/07/22/sur-tous-les-fronts/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2014/07/27/la-nuque-raide/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2014/08/05/les-enfants-de-gaza/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2014/08/07/4980/
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2014/08/24/des-droles-de-dames/
Ne pas oublier les 481 soldats revenus handicapés physique et les 153 souffrant de PTSD (Syndrome de stress post traumatique):
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2020/04/27/la-naissance-dune-nation-de-yom-hazikaron-a-yom-haatsmout-2020/