L’un des chants les plus populaires du Seder est le E’had mi yodea. Il se présente comme une simple comptine mais réaffirme les principes fondateurs de nos traditions:
Qui connait le (nombre) UN?
Moi je le connais, UN c’est notre Dieu qui est dans les cieux et sur la terre
Qui connait le DEUX?
Je connais le DEUX. Deux, ce sont les tables de l’alliance (tables de la Loi)
Qui connait le TROIS?
Je connais le TROIS. Trois, ce sont nos patriarches
Qui connait le QUATRE?
LE Connait le Quatre. Quatre, ce sont nos Matriarches
Qui connait le CINQ?
JE connais le CINQ. Cinq, ce sont les livres de la Thora
Qui connait le SIX?
Je connais le SIX. SIX, ce sont les traites de la Mishna
Qui connait le SEPT?
Je connais le SEPT: Sept, ce sont les jours de la semaines
Qui connait le HUIT?
Je connais le HUIT. Huit, ce sont les 8 jours jusqu’à la Mila
Qui connait le NEUF?
JE connais le NEUF. Neuf, se sont les neufs mois de la grossesse
Qui connait le DIX?
Je connais le DIX: Dix, ce sont les dix Paroles
Qui connait le ONZE?
Je connais le ONZE. Onze, ce sont les étoiles (du rêve de Yossef)
Qui connait le DOUZE?
Je connais le DOUZE. Douze, c’est le nombre des tribus
Qui connais le TREIZE?
Je connais le TREIZE. Treize ce sont les treize Attributs* de Dieu
(tableau de David Baruk Wolk: E’had mi yodea)
Mais que signifient ces nombres dans notre tradition? Tout d’abord, il faut comprendre que les mots utilisés dans le cadre du Tanakh s’analysent d’une façon complexe: on doit étudier vers quoi nous renvoient leur racine, leur graphie, leur place dans le texte et chaque découverte nous emmène vers une autre…
J’essayerai ici de vous en donner un petit aperçu pour chacun des nombre de ce chant: chacun d’entre eux, par sa représentation graphique, sa place dans l’alphabet et sa racine, est beaucoup plus qu’un simple numéro.
Un: אחד (E’had), notre Dieu
UN, e’had, est représenté par un א (alef), la première lettre de l’alphabet. Le nom de cette lettre provient de la racine א -ל -פ (A L F). Alef signifie enseignement ainsi qu’on peut le lire dans le livre de Yov (Job, 33,33) :
« Si non, c’est à toi à m’écouter; tais-toi, et je t’enseignerai la sagesse »
אִם-אַיִן, אַתָּה שְׁמַע-לִי; הַחֲרֵשׁ, וַאֲאַלֶּפְךָ חָכְמָה.
De plus, א Alef, c’est aussi la première lettre du mot אלהים (Elohim), Dieu, et qui serait un plus grand enseignant que lui? C’est aussi par cet א, première lettre d’אלהים Elohim et donc lettre créatrice, qu’Adam, אדם, est un être vivant et non plus une simple substance matérielle terrestre, דם, dam, le sang et issu de אדמה, adama, la terre.
Enfin et surtout, c’est le א qui qui indique l’unicité du créateur, ce qui pour nous ne peut pas être relativisée. Comme l’écrivait le Rambam (Maimonide):
Dieu est Un. Il Est non pas Un et Unique, mais l’Un et l’Unique – fondement du monothéisme, pour lequel non seulement il n’y a qu’Un Créateur du monde, mais en outre, Il ne fait qu’Un avec le Dieu providentiel garant de la morale, et du libre arbitre de l’homme. S’Il Est nommé par différents Noms, c’est que les hommes sont incapables de Le comprendre, de Le cerner car Il les transcende complètement. Ils ne peuvent que qualifier par un nom différent chacune de Ses qualités ou de Ses modes d’intervention dans le monde.
Quand on veut compter on utilise le mot אחד e’had plus souvent que א alef mais quand on rajoute אחד, e’had, un, après un nom cela veut dire un seul. Alors dire que Dieu est Un, signifie pour nous qu’il n’y en a pas d’autre. C’est tellement sérieux qu’un Juif athée dira: pour nous, il n’y a qu’un Dieu et moi je n’y crois pas!
Deux: שניים (Shnayim), les Tables de l’alliance
Le nombre deux est représenté par la lettre ב, qu’on prononce Beit, comme le mot Bayit ou Beit, qui signifie maison, monde et parfois famille ou peuple. On voit d’ailleurs que la graphie de la lettre est celle d’une maison stylisée.
Si elle n’est qu’à la deuxième place dans l’alphabet, c’est pourtant par elle que débute le premier mot de la Thora, ברשית (Bereshit), au commencement de… ou par le principe de…*
L’ouverture vers la gauche de la lettre ב nous indique le sens de la lecture (de droite à gauche). La lecture, c’est l’étude et celle-ci doit se faire dans notre maison-monde. Nous devons toujours y être reliés, en suivant les enseignements de nos pères et en recoupant sans cesse nos sources. Il est significatif qu’en hébreu, les mots père, אב, et mère, אם, commence par un א (alef) et que les mots בן, fils et בת, fille par un ב, beit. Ce sont les enfants qui reçoivent l’enseignement par transmission. La transmission a lieu au niveau des familles et au niveau du peuple, comme il est écrit dans le Traité des Pères, פירקי אבות (Pirkei Avot): Moshe reçut la Torah au Sinaï et la transmit à Yoshua ; Yoshua la transmit aux Anciens, les Anciens aux Prophètes et les Prophètes la transmirent aux Hommes de la Grande Assemblée.
Le nombre deux, se prononce שניים (shnaim). Ce mot vient de la racine שנה (SH, N, H) qui signifie répéter et qui a donné le mot שנה (Shana), l’année (les mois et les saisons qui se répètent), et le mot משנה, Mishna, répétition (par écrit) de la loi orale.
Or la transmission se fait par la répétition depuis le premier enseignement, celui donné aux Hébreux au Sinaï. A ce moment là, Moshe reçoit les deux tables de l’alliance où est gravé le résumé pédagogique de nos lois fondamentales et qui commence par le mot אנוכי (anokhi).
Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclavage
אָנֹכִי יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, אֲשֶׁר הוֹצֵאתִיךָ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם מִבֵּית עֲבָדִים
On voit là combien sont liés l’enseignant א et celui qui étudie dans la maison ב
Trois: שלוש (Shalosh):
Voici nos trois patriarches, Avraham, Yits’hak et Yaakov.
Trois est représenté par la lettre ג, guimel, lettre composée de deux pieds tenant fermement la ligne. Trois se prononce שלש (shalosh), mot composé de deux consonnes reliées symétriquement par une troisième. Selon nos commentateurs, la graphie du ג et la symétrie de ces trois consonnes représentent tout à fait nos trois patriarches: Le grand-père Avraham, le père Yits’hak sont les fondateurs de la lignée, tandis que le fils, le troisième, Yaakov deviendra Israel et sera le père des 12 tribus.
Vous connaissez tous le mot gamal, le chameau, animal de bât, indispensable aux échanges entre les hommes du Moyen-Orient: son nom s’écrit comme le mot guimel גמל. Pour nos Sages, le chameau n’est pas un simple animal, car la racine גמל signifie aussi bonté et même sauvetage. Il se référent ainsi à l’histoire de Rivka puisant de l’eau pour les chameaux d’Eliezer (Bereshit 24-19):
Après lui avoir donné à boire, elle dit: « Pour tes chameaux aussi je veux puiser de l’eau, jusqu’à ce qu’ils aient tous bu ».
וַתְּכַל, לְהַשְׁקֹתוֹ; וַתֹּאמֶר, גַּם לִגְמַלֶּיךָ אֶשְׁאָב, עַד אִם-כִּלּוּ, לִשְׁתֹּת
Par ce acte de bonté, Rivka sera jugée digne d’épouser Yits’hak et de devenir ainsi l’une de nos matriarches. C’est ce qui fait dire à nos commentateurs que si la lettre ג vient juste avant le ד (dalet) c’est pour venir au secours du pauvre דל (dal).
Quatre: ארבע
Voici nos 4 matriarches, Sarah, Rivka, Ra’hel et Lea, elles aussi fondatrices du peuple.
La racine du mot quatre, ארבע (arba) est רבע, elle a donné les mots quart, carré et elle représente aussi la maison-ferme des Bnei Israel, telle qu’on en a retrouvé la trace lors de fouilles archéologiques*. Une maison avec quatre parties bien définies: l’habitation proprement dite, l’étable, le hangar à grains et le mikvé*.
Le nombre 4 est représenté par la lettre ד, (dalet), qui signifie porte, ouverture et dont la graphie est celle d’un coin de tente relevé. Il s’agit bien sur de l’ouverture vers les autres mais aussi vers la connaissance ultime que permet le ב (Beit). En s’engouffrant par l’ouverture du ד, on entre dans l’intimité de la tente c’est à dire de la Thora, première étape qui mènera au פרדס Pardes (qui a donné en français le mot paradis) mot lui-même formé des 4 lettres פרדס, indiquant les 4 étapes nécessaires pour arriver à la connaissance ultime*.
Cinq: חמש
Les cinq livres de la Thora.
La racine du mot חמש (‘hamesh) peut signifier armer et rassembler. Les linguistes pensent que c’est parce que les armées se divisaient traditionnellement en 5 corps: les 2 ailes, le corps principal, les fourgons, et l’arrière.
Mais pour nous, ce sont les cinq livres de la Thora. Pourquoi? parce que la lettre ה (He), qui représente le nombre 5, se prononce dans un souffle et symbolise l’esprit divin. Le ה (He), nous renvoie au cinquième jour de la création, la vie animale commence à se développer ainsi qu’il est écrit dans le livre de Bereshit:
Telles sont les origines du ciel et de la terre, lorsqu’ils furent créés. Le texte en français n’apporte rien de particulier mais en hébreu c’est bien sûr autre chose:
אֵלֶּה תוֹלְדוֹת הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, בְּהִבָּרְאָם: בְּיוֹם, עֲשׂוֹת יְהוָה אֱלֹהִים–אֶרֶץ וְשָׁמָיִם.
Le groupe de mots « quand ils furent crées », בְּהִבָּרְאָם, comporte un ה (he) apparemment superflu mais qui indique que Dieu a crée le monde avec le ה (He). On retrouve aussi l’idée de l’implication divine dans le nom d‘Avraham qui passera de אברם Avram à אברהם (Avraham) lors de son alliance avec Dieu, concrétisée par la circoncision
Six: שש
Les 6 traités de la Mishna
Le nombre 6, שש, se prononce shesh et est représenté symboliquement par la lettre ו (vav) qui signifie crochet. Comme la lettre ג (gimel), sa forme en crochet permet de relier les maillons de la chaîne humaine mais elle fait plus que cela: elle relie entre elles les six étapes de la création, elle relie l’humain au divin, sorte d’échelle de Yaakov, comme il est écrit dans Bereshit 28,12):
Il (Yaakov) eut un songe que voici: Une échelle était dressée sur la terre, son sommet atteignait le ciel et des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle וַיַּחֲלֹם, וְהִנֵּה סֻלָּם מֻצָּב אַרְצָה, וְרֹאשׁוֹ, מַגִּיעַ הַשָּׁמָיְמָה; וְהִנֵּה מַלְאֲכֵי אֱלֹהִים, עֹלִים וְיֹרְדִים בּוֹ.
Sept: שבע
Les sept jours de la semaine
Le nombre 7, שבע, se prononce sheva. שבע (sheva) signifie 7 mais aussi serment. Ainsi, il est écrit dans Bereshit 21,31:
עַל-כֵּן, קָרָא לַמָּקוֹם הַהוּא–בְּאֵר שָׁבַע: כִּי שָׁם נִשְׁבְּעוּ, שְׁנֵיהֶם
Aussi appela-t-on cet endroit Beer Sheva , car là ils jurèrent l’un et l’autre.
Il s’agit d’un serment entre Avraham et le roi Avimelekh au sujet de la propriété d’un puits.
Ce nombre est représenté symboliquement par un ז (Zayin) une épée, comme l’indiquent son nom et sa graphie.
Le 7 renvoie aux sept jours de la semaine. Pendant les six premiers, l’homme se bat (d’où l’épée) pour survivre mais le septième jour, il se repose. Comme Dieu a crée le monde pendant 6 jours et a ensuite laisse le septième pour le repos humain, en contrepartie chaque septième jour, l’homme laisse une place à Dieu en respectant le shabbat. Mais le shabbat est également porteur d’espérance, celle de déboucher sur une totale harmonie entre l’homme, la création et Dieu, ce qui sera l’ère messianique. Dans cette perspective, au lieu de recommencer une semaine de 7 jours à la fin de chaque shabbat, nous pourrions entrer dans un huitième jour d’harmonie totale.
Huit: שמונה
Les huit jours jusqu’à la circoncision.
Ce nombre 8 se prononce comme le mot péché חאת! De plus il est représenté symboliquement par la lettre, ח (‘het) dont la graphie, ouverte seulement vers le bas est signe de négativité. Heureusement pour elle, elle est aussi l’initiale du mot חיים, (hayim) la vie!
De plus, sa huitième place dans l’alphabet est très particulière. Autant le nombre sept représente l’ordre naturel, autant le huit représente un dépassement de cet ordre ainsi qu’on vient de le voir. Selon le judaïsme, l’ordre naturel du monde n’est pas suffisant, le monde n’étant pas parfait. Il faut le dépasser et arriver à cette totale harmonie entre la création et le créateur, qui ne sera possible que lors de l’avènement messianique. On retrouve cette idée dans le choix du huitième jour, choisi pour la circoncision, concrétisation physique de l’alliance avec le créateur.
Neuf:טשע
Les 9 mois de gestation.
Là encore, il s’agit de création, celle de l’être humain: le nombre 9 est représenté symboliquement par la lettre ט dont la forme est un petit yod-créateur en haut que protège un réceptacle, l’utérus humain. On la trouve pour la première fois dans le livre de Bereshit (1,4) sous le mot טוב tov, bon:
Dieu considéra que la lumière était bonne
וַיַּרְא אֱלֹהִים אֶת-הָאוֹר, כִּי-טוֹב
Certains avancent que le mot rosée טל, tal, métaphore traditionnelle de la Thora est l’association du ט, la bonté créatrice, au ל, L, lettre initiale de l’étude לימוד (limoud).
Dix:עשר
Les dix Paroles (10 Commandements).
Le nombre 10 est représenté par la lettre י, yod, la plus petite lettre de l’alphabet, à peine plus grande qu’un point et qui pourtant peut-être la main, יד ,yad, c’est à dire l’action de Dieu dans le processus de la création. Sa petitesse nous rappelle que ce point est le résultat du retrait divin, צמצום, tsimtsoum*, pour faire place à ses créatures.
On retrouve le י, yod, dans la graphie du א, aleph, compose de deux yod, י, et d’un vav, ו, en son centre.
Comme ce nombre dix, qui se prononce Esser, s’écrit avec la racine עשר qui veut dire s’enrichir, accumuler, le traite Taanit de la Mishna fait un parallèle éducatif entre ce mot dix et la signification de la racine עשר et nous enjoint d’être généreux: Tu donneras la dîme pour t’enrichir.
Les 10 paroles divines, écrites sur les tables de l’alliance, présentent non seulement les lois fondamentales de la Thora, mais également « la carte de visite » de Dieu libérateur du peuple d’Israel: « Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclavage ». Jusqu’à présent, ont été évoques les trois patriarches et les quatre matriarches, fondateurs biologiques du peuple d’Israel, mais maintenant, il s’agit du texte des 10 paroles, fondateur de la de la nation.
De plus, nos Sages nous rappellent que si 10 hommes, le minyian, sont nécessaires à la prière publique, c’est en souvenir des 10 justes qui auraient pu justifier le sauvetage de la ville de Sodome.
Dans cette rapide analyse des lettres et de leur signification, j’ai emprunté les interprétations mystiques de nos Sages qui usent de symboles. La mystique est ce qui me donne à penser, en cherchant au delà du texte son sens caché, tout en restant dans les limites fixées par le ב. Comme disait Abraham Heshel: L’étude juive ne se finit jamais. Le texte contient une dimension infinie et se prête à un renouvellement de l’interprétation jamais abouti. Un sens n’en exclu jamais un autre.
Je ne vous ai pas donné toutes les interprétations que je connaissais (et j’en ignore encore beaucoup), je n’ai pas non plus utilisé la guematria* (dont la caricature est la numérologie), car mon article aurait été vraiment trop long! Mais comme le disait Rabbi Akiva: Dans la Tora, rien n’est superflu, on n’y trouve pas un mot, pas une syllabe, pas une lettre, pas un signe qui n’ait sa raison d’être.
C’est pourquoi, je vous propose de continuer et de trouver vos propres interprétations avec les nombres suivants qu’on retrouve dans ce chant: onze (les 11 étoiles du rêve de Yaakov), douze (les 12 tribus) et treize (les 13 articles de foi de Maimonide). Le onze יא est représenté par la combinaison des lettres י yod et א aleph., le douze יב par celle des lettres י yod et ב beit et le treize, יג par celle des lettres י yod et ג guimel.
Et si cela vous semble trop sérieux ou ennuyeux pour cette fin de Pessa’h, écoutez simplement ces différentes versions du chant E’had mi yodea:
La version classique, en hébreu
La version en judeo-espagnol
Celle-ci est en judeo-italien
En judeo-arabe
Et en yiddish
A bientôt
* Le chant de E’had mi Yodea: Pendant longtemps, il a été considéré comme un emprunt à une ritournelle allemande du Moyen-Age, mais on a découvert depuis une version bien plus ancienne et orientale dans la gheniza de la synagogue Ibn Ezra de Fostat, au Caire. Elle a sans doute été intégrée aux chants de la Haggadah ultérieurement. La version orientale ne comporte que douze strophes. Pour le professeur Sharvit de l’université Bar Ilan, la treizième a été ajoutée pour la distinguer des comptines chrétiennes qui n’en comptaient que douze (comme chacun sait, le 13 porte malheur en Occident).
* Bereshit ne signifie pas au commencement mais selon de nombreux commentateurs il s’agit d’une forme grammaticale, l’état-construit. On appelle état-construit un ensemble de deux noms, dont le second détermine ou précise le premier. Littéralement on pourrait traduire Bereshit par En tête de... Dans ce cas, le deuxième mot manque et l’analyse de cet état construit incomplet fait l’objet de plusieurs commentaires qui enrichissent la compréhension du texte de Bereshit.
* La maison en 4 parties:
https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/2013/11/14/a-la-recherche-de-larche-perdue/
* Les lettres enluminées de Jen Taylor Friedman , http://www.hasoferet.com/about/index.shtml)
* Pardes:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pard%C3%A8s_(Kabbale)
* Les treize attributs de Dieu ou articles de foi rédigés par Maimonide (le Rambam):
http://letalmud.blogspot.com/2010/01/les-13-articles-de-foi-de-maimonide.html
* Le tsimtsoum: Cette thèse, développée par Louria, Na’hmanide et de nos jours par Guershom Sholem, part de l’idée que la transcendance divine, le Ein sof, par définition Infini, ne peut laisser une place à la création, que s’Il opère une « contraction » sur Lui même. La création n’a été possible que par « le retrait de Dieu en Lui-même », ce qui est désigné par le mot tsimtsoum. De là nos commentateurs déduisent que la principale attitude morale est celle qui consiste à ménager une place pour l’autre…
* Guematria: La gematria est une forme d’exégèse propre au Tanakh dans laquelle on combine la valeur numérique des lettres et des phrases afin de trouver des voies supplémentaires d’interprétation. Gematria, Temura et Notarikon sont les trois procédés de la combinatoire des lettres (hokmat ha-tseruf), pour déchiffrer la Torah. La littérature talmudique reconnaît l’intérêt de la gematria mais met en garde les profanes contre son usage abusif à l’encontre des règles qui le codifie et par voie de conséquence contre le risque de superstition.